Le socialiste Jean-Noël Guérini, président du Conseil général des Bouches-du-Rhône, est convoqué aujourd’hui par deux juges d’instruction qui souhaitent l’entendre dans le cadre de l’affaire des marchés publics à Marseille. Il est soupçonné d’avoir favorisé les intérêts de son frère Alexandre, exploitant de décharges.
Soupçonné de « prise illégale d’intérêt, de trafic d’influence et d’association de malfaiteurs« , Jean-Noël Guérini doit être entendu aujourd’hui par deux magistrats marseillais qui souhaitent faire toute la lumière sur les liens qui existent entre les deux frères Guérini, et l’implication de l’un dans les affaires de l’autre. « Forcément coupable » en raison de son nom issu d’une famille corse bien connue, c’est ainsi qu’explique l’acharnement judiciaire dont s’estime victime le sénateur Guérini.
Alexandre Guérini, frère de Jean-Noël, est le patron de quatre sociétés de gestion des déchets, soupçonnées d’être liées au grand banditisme marseillais. Les juges soupçonnent les sociétés d’Alexandre, d’avoir bénéficié de l’influence de Jean-Noël, président du conseil général, qui attribue des marchés publics départementaux.
« Lui c’est lui, moi c’est moi »
Les juges reprochent notamment au président du Conseil général d’avoir préempter un terrain à la Ciotat en 2004, au motif qu’une plante y aurait trouvé refuge, pour le rétrocéder ultérieurement à l’agglomération d’Aubagne, dans le but d’y agrandir la décharge voisine, exploitée par son frère Alexandre.
Ils entendent également mettre à jour l’ingérence d’Alexandre dans les affaires relevant de la compétence de Jean-Noël et ce, « à des fins de clientélisme servant leurs intérêts communs« . Les juges accusent également Jean-Noël Guérini d’avoir entraver leur enquête en dissimulant des disques durs avant leur perquisition au Conseil général. Il aurait également prévenu son frère sur l’ouverture d’une enquête à son encontre et lui aurait recommandé de faire le ménage dans ses bureaux.
La ligne de défense de Jean-Noël Guérini n’a toutefois pas bougé depuis le début de l’enquête, « lui c’est lui, moi c’est moi » .
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