Il y a encore peu de temps, les politiques rivalisaient d’optimisme, pariant sur la création rapide de centaines de milliers d’emplois dans les métiers de l’environnement. Les chiffres révèlent une situation beaucoup plus contrastée, avec une offre de diplômés dépassant largement les besoins du marché.
Les promesses n’engagent que ceux qui les croient. En lançant le Grenelle de l’environnement, Jean-Louis Borloo et Nathalie Kosciusko-Morizet évoquaient la création rapide d’une montagne d’emplois dans les métiers liés aux énergies renouvelables, l’eau ou les déchets, provoquant le développement de nombreuses formations dans l’environnement.
Pour le Centre d’études et de recherches sur les qualifications, la France connaît aujourd’hui une véritable « bulle » des formations environnementales. Les candidats sortants des formations liées à l’environnement rencontrent plus de difficultés d’insertion que leurs homologues issus d’autres spécialités souligne le Céreq.
En 2008, on comptait 405 000 emplois dans les métiers liés aux éco-activités. Si la crise a affecté le secteur, l’environnement bénéficie d’une croissance plutôt supérieure aux autres filières. Mais ce dynamisme ne suffit pas à absorber les quantités toujours plus importantes de diplômés dans ce secteur.
Insertion plus difficile
Ainsi, si 10 700 jeunes sont sortis des formations environnementales en 2004, ce sont 50 000 élèves et étudiants qui sont inscrits à la rentrée 2007-2008 en dernière année de formation dans le domaine souligne le Céreq. Ces effectifs participent à l’afflux croissant d’offreurs de travail sur le marché, rendant les probabilités d’embauche plus faibles.
Le décalage apparaît réel entre les aspirations des étudiants et des concepteurs de programmes de formation d’un côté, et la réalité du marché de l’emploi de l’autre affirme l’étude du centre français. Les sortants des formations environnementales s’insèrent plus difficilement que la moyenne des jeunes sortis du système scolaire constate le Céreq.
Cette situation s’apparente à un phénomène de « bulle », consécutive d’un « verdissement » des aspirations de la société, ou tout du moins des jeunes qui s’orientent fortement vers ces programmes, des enseignants qui les conçoivent, des ministères qui les valident, des discours politiques qui les portent souligne le centre de recherches.
Véritable « désenchantement »
Conséquence de cette inadéquation, le Céreq note un « véritable désenchantement » chez les jeunes qui se heurtent à la réalité cruelle du marché du travail. Le centre d’études évoque 2 principaux modes d’ajustements : les actions pour dynamiser la demande sur le marché du travail, et celles pour limiter l’offre de formation dans la spécialité.
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