C’est une véritable catastrophe qui tue chaque jour des milliers de victimes innocentes, dans une parfaite indifférence. La pollution atmosphérique dans les grandes villes provoquerait la mort de plus de 2 millions de personnes dans le monde chaque année, selon les chiffres de l’OMS.
Combien faudra-t-il encore de morts pour qu’on inverse la tendance ? L’urbanisation croissante de la planète concentre les populations dans des villes toujours plus grandes, toujours plus polluées. L’Organisation mondiale de la Santé lance une nouvelle alerte à la pollution atmosphérique, à la lueur d’une étude recensant les données recueillies dans près de 1100 villes de 91 pays.
Chaque année, l’OMS estime que plus de 2 millions de personnes meurent du fait de l’inhalation de particules fines présentes dans l’air intérieur et extérieur. D’une taille égale ou inférieure à 10 micromètres, les particules PM10 peuvent pénétrer dans les poumons, entrer dans la circulation sanguine et provoquer des cardiopathies, des cancers du poumon, des cas d’asthme et des infections des voies respiratoires inférieures.
Cancers du poumon, asthme?
Le seuil fixé dans les lignes directrices de l’OMS relatives à la qualité de l’air s’agissant de la concentration moyenne annuelle des particules PM10 est de 20 microgrammes par mètre cube (µg/m3). Les données publiées révèlent que cette concentration atteint jusqu’à 300 µg/m3 dans certaines villes, souligne l’OMS.
Il est courant de constater des niveaux constamment élevés de pollution par les particules fines dans beaucoup de zones urbaines. Cette pollution provient souvent de sources de combustion telles que les centrales électriques et les véhicules à moteur note l’organisation mondiale.
L’exposition moyenne annuelle aux particules PM10 de l’immense majorité des populations qui habitent en milieu urbain dépasse le seuil de 20 µg/m3 recommandé dans les lignes directrices de l’OMS relatives à la qualité de l’air. En moyenne, seules quelques villes présentent actuellement des valeurs conformes aux lignes directrices de l’OMS.
Pollution quasi généralisée
Pour l’année 2008, on estime à 1,34 million le nombre de décès prématurés attribuables à la pollution atmosphérique en ville. Si les valeurs avaient été partout conformes aux lignes directrices de l’OMS, 1,09 million de vies auraient pu être sauvées cette année-là.
Le nombre de décès attribuables à la pollution atmosphérique en ville a augmenté par rapport à l’estimation de 2004, qui était de 1,15 million. Ceci s’explique par l’augmentation récente de la pollution atmosphérique et de la taille des populations mais aussi par le fait qu’il y a davantage des données disponibles et les méthodes employées meilleures.
« La pollution atmosphérique est un grave problème de santé et nous devons absolument redoubler d’efforts pour en atténuer les répercussions », déclare le Dr Maria Neira, Directeur du Département Santé publique et environnement de l’OMS. « Si nous contrôlons et gérons l’environnement correctement, nous pouvons réduire considérablement le nombre de gens qui souffrent d’affections respiratoires et cardiaques, et de cancer du poumon. » estime la responsable de l’OMS.
Renforcer la sensibilisation aux risques sanitaires
L’OMS appelle à renforcer la sensibilisation aux risques sanitaires que représente la pollution atmosphérique, à mettre en ?uvre des politiques efficaces et à contrôler de près la situation dans les villes. Une réduction de la concentration annuelle moyenne de particules PM10 de 70 µg/m3 à 20 µg/m3 devrait entraîner une baisse de 15% de la mortalité – ce que l’on peut considérer comme un progrès non négligeable en termes de santé publique.
Dans les pays développés comme dans les pays en développement, les principales causes de pollution atmosphérique sont les moyens de transport motorisés, les industries petites ou grandes, l’utilisation de biomasse et de charbon pour la cuisine et le chauffage, ainsi que les centrales électriques au charbon, rappelle l’OMS. L’utilisation de bois et de charbon pour le chauffage des logements contribue beaucoup à la pollution atmosphérique, notamment en milieu rural pendant les mois d’hiver.
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