Par les Amis de la Terre, le Centre national d’information indépendante sur les déchets (Cniid) et la Fondation France Libertés qui rejoignent l’appel du réseau mondial GAIA (Global Alliance for Incinerator Alternatives) qui réclame l’abandon des subventions publiques aux « énergies sales » issues de nos déchets.
En cette journée mondiale contre l’incinération des déchets, les Amis de la Terre, le Centre national d’information indépendante sur les déchets (Cniid) et la Fondation France Libertés s’associent à l’appel du réseau mondial GAIA (Global Alliance for Incinerator Alternatives) pour demander la suppression des aides publiques aux « énergies sales » tirées de nos déchets.
Plus de 650 associations présentes dans 90 pays dénoncent aujourd’hui l’affectation de ces fonds publics destinés à lutter contre le changement climatique au profit de l’incinération et de la mise en décharge, deux modes de traitement des déchets polluants, énergivores et émetteurs de gaz à effet de serre.
En France, ces deux traitements bénéficient d’aides publiques, sous couvert notamment des avantages alloués aux énergies propres et renouvelables. « On ne peut plus continuer à parler d’énergie propre concernant l’incinération qui émet chaque année en France l’équivalent en CO2 de 2,3 millions de voitures, ou le stockage, fort producteur de méthane, un gaz participant activement au réchauffement climatique » explique Delphine Lévi Alvarès, chargée de mission au Cniid. A l’heure de la chasse aux niches fiscales, le gouvernement doit mettre fin aux tarifs de rachat préférentiels de l’électricité issue de l’incinération et aux taux de TVA réduits sur la chaleur issue de l’incinération et du stockage.
En détournant ces flux d’argent public vers l’incinération et la mise en décharge, les autorités poursuivent la promotion de deux sources d’énergie qui freinent non seulement la réduction et le recyclage des déchets mais aussi le développement des énergies renouvelables, un secteur dans lequel la France est très en retard.
De plus, les multinationales qui ont développé ces modes de traitements les exportent aujourd’hui dans les pays en développement en profitant de financements liés à la lutte contre le changement climatique. « Via notamment le Mécanisme de Développement Propre (MDP) – dont l’objectif est d’aider les pays riches à limiter leurs émissions de CO2 en finançant des projets à moindre coût dans les pays du Sud – on encourage les pays pauvres à industrialiser leurs modes de traitement des déchets (incinérateurs, décharges), à un coût social, environnemental et économique insupportable » regrette Annelaure Wittmann, des Amis de la Terre.
« Ces choix sont d’autant plus déplorables que plus de 15 millions de personnes dans le monde vivent des activités de récupération et de recyclage des déchets et devraient pouvoir bénéficier de ces fonds internationaux pour leurs actions qui sont écologiquement et socialement utiles » souligne Louisa Crispe, de la Fondation France Libertés.
Le Cniid, les Amis de la Terre et la Fondation France Libertés demandent la fin des aides publiques à l’incinération et à la mise en décharge, pour permettre d’engager la France dans une politique vertueuse de gestion des déchets et de développement des énergies renouvelables, mettant aussi un terme à l’exportation d’un modèle inadapté.
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