Le rapport du Réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles, réseau coordonné par l’Anses, révèle que les deux-tiers des tumeurs dont souffrent les agriculteurs seraient associées à une exposition aux pesticides qu’ils manipulent.
Le Réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles regroupe 32 centres de consultations pathologiques professionnelles en France. S’agissant du secteur agricole, le RNV3P a constaté que « les tumeurs représentent 12% des pathologies en relation avec le travail, dont les deux-tiers sont associés à une exposition professionnelle aux pesticides« .
« Une question majeure de santé publique«
Alors que d’une façon générale, tous secteurs confondus, les tumeurs ayant un lien possible, probable ou certain avec le travail, n’arrivent qu’en 5e position des pathologies avec 7,6% , elles atteignent 12% des pathologies agricoles. Pour François Veillerette, le porte-parole de l’ONG Générations Futures, « ces éléments nous montrent qu’il y a bien lieu de focaliser notre attention sur certaines expositions comme les pesticides, de certaines populations et la survenue de certaines pathologies comme les cancers« .
« Il est maintenant plus que temps de prendre des mesures de réduction de l’usage des pesticides et de bannir tous ceux suspectés d’être cancérigènes. Il s’agit là d’une question majeure de santé publique« , affirme l’écologiste dans un entretien accordé à l’AFP.
Ces conclusions du RNV3P contredisent celles de l’étude Agrican (Agriculture et Cancer) publiée mi-septembre et qui soulignait que les agriculteurs mourraient moins de maladie que la population générale. Or, dans leur étude, les experts d’Agrican ne tenaient pas compte des cancers les plus fréquemment constatés dans le milieu agricoles.
Ils « ne listent même pas les cancers les plus fréquents dans le milieu agricole et qui sont en lien avec les pesticides (tumeurs, lymphome ou leucémie) alors que le rapport rnv3p/Anses met en exergue ces pathologies dans le milieu agricole » commente François Veillerette.
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