Selon l’information révélée aujourd’hui par le Figaro, des chercheurs français déplorent une progression inquiétante du nombre de cas de méningites à pneumocoques en France. Un constat préoccupant quand on sait que 85% des enfants sont pourtant vaccinés à titre préventif.
Depuis 2003, il existe un vaccin contre sept différents types de pneumocoques (13 aujourd’hui), principales bactéries responsables des méningites. Avec un succès de départ plutôt mitigé puisque non remboursé par la Sécurité sociale (il est remboursé depuis le 1er janvier 2007), en 2008, 85% des enfants avaient reçu une injection de Prévenar . Mais paradoxalement, parallèlement à cette vaccination en pleine croissance, le nombre de cas de méningites à pneumocoques aurait augmenté en France.
C’est le constat du Pr Didier Guillemot de l’institut Pasteur, et de son équipe, qui ont présenté les résultats de leur étude lors du Congrès mondial sur les maladies infectieuses de Chigaco, le 3 octobre dernier. « Selon les données du PMSI, il y avait en France en 2002-2003, un peu moins de 600 méningites à pneumocoques chaque année. Ce chiffre est passé à un peu plus de 800 par an en 2008-2009. Le centre national de référence des pneumocoques retrouve une évolution similaire, avec une vraie tendance à l’augmentation à partir de 2006« , expliquait le professeur Didier Guillemot à Chicago, propos repris dans le Figaro.
Une conséquence de la vaccination ?
Les conclusions de cette étude posent alors de nombreuses questions, et notamment celle de la cause de cette augmentation des cas de méningites et surtout du lien de cette croissance avec le Prevenar. La vaccination massive aurait-elle contribué à sélectionner des souches de pneumocoques pathogènes contre lequel il n’est pas efficace? « Nous avons observé une diminution des méningites à pneumocoques contre lesquelles le vaccin protège. En revanche est apparue une augmentation de ces méningites liées à des sérotypes non vaccinaux et sensibles aux antibiotiques. Or tout le monde attendait de la vaccination une réduction des méningites à pneumocoques« , continue le chercheur.
Par ailleurs, les cas de méningites ne touchent pas que les jeunes enfants, les ménigites chez les personnes agées sont également en augmentation. elles osnt probablement dues à une contamination via leurs petits-enfants.
Les autorités sanitaires françaises ont reçu copies des conclusions de cette enquête et réfléchissent désormais aux réponses à apporter à ce phénomène inquiétant.
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