Une étude chinoise publiée dans le Journal of Aids, et reprise aujourd’hui par Le Point, révèle un phénomène plutôt surprenant. Alors qu’il devient parfois indétectable dans le sang des personnes traitées par une thérapie antirétrovirale, le virus du sida peut être contenu dans leurs larmes.
Dès 1980, les médecins constataient la présence du VIH dans différentes compartiment de l’?il, notamment dans le liquide intraoculaire, ou la cornée. Aujourd’hui, une étude menée par le Dr Yang Han, du département de pathologies infectieuses du Pekin Union Medical College Hospital relance le spectre de la contamination par les larmes. En effet, cette étude révèle que le virus du sida aurait été détecté dans les larmes de personnes pourtant traitées par une thérapie antirétrovirale.
Après analyse des larmes de 21 personnes, dont 16 infectées par le VIH et traitées depuis longtemps et n’ayant plus de trace du virus dans le sang, 2 infectées non traitées, 3 souffrant d’une infection virale et 5 sains, l’équipe du Dr Yang a mis en évidence la présence du VIH dans les larmes de toutes les personnes infectées.
Réservoir ou sanctuaire ?
Ces résultats sont analysés avec prudence par le Pr Gilles Pialoux, spécialiste du sida à l’hôpital Tenon de Paris et contacté par Le Point « L’étude ne porte que sur 16 patients, relativise-t-il, et je ne connais pas le détail des médicaments utilisés. Il faut savoir qu’il existe des réservoirs et des sanctuaires pour le virus du sida. Dans les premiers, non seulement le VIH est à l’abri mais en plus il peut se multiplier ; c’est notamment le cas des ganglions. Dans les seconds, il est « seulement » hors de portée de la plupart des médicaments. C’est le cas des sécrétions vaginales. Les médicaments modernes vont de plus en plus dans les sanctuaires. En revanche, ils ne pénètrent pas dans les ganglions. C’est pourquoi il n’est pas possible d’interrompre les traitements » explique-t-il.
La question d’une éventuelle contamination par les larmes n’est pas évoquée par les scientifiques chinois, mais pour le Pr Pialoux, ce « fantasme de la contamination par les larmes est clos depuis longtemps« .
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