Nouvelle polémique autour des cabines de bronzage, accusées de favoriser l’apparition de cancers de la peau en cas d’utilisation intensive. Des chercheurs américains les pointent une nouvelle fois du doigt, aux vues des résultats d’une étude de grande ampleur sur le sujet.
A l’occasion du 10e congrès international de l’Association américaine de recherche contre le cancer, qui se tenait ce week-end à Boston, des chercheurs du service de dermatologie du Massachusetts General Hospital ont rendu public les résultats d’une vaste étude menée entre 1989 et 2009 auprès de quelques 73.500 infirmières fréquentant ou ayant fréquenté les instituts de bronzage. Et, ils accusent une nouvelle fois ces machines à bronzer de favoriser l’apparition de cancers de la peau, tels que le baso-cellulaire, le mélanome malin ou le spino-cellulaire.
Selon le Dr Ming Zhang, a la tête de ses recherches, les résultats de ces travaux montrent également un lien entre la dose d’UV absorbée durant son exposition en cabine et l’apparition d’un cancer. Ainsi, quatre séances d’UV par an augmenteraient de 15% le risque de développer un cancer baso-cellulaire ou un spino-cellulaire et de 11% un mélanome malin. Par ailleurs, l’étude confirme que les peaux jeunes sont plus vulnérables aux attaques cancéreuses et donc une exposition précoce augmente considérablement le risque de développer un cancer ultérieurement.
« Une véritable bombe«
Pour le Dr Claudine Blanchet-Bardon, vice-présidente du Syndicat national des dermatologues vénérologues, interrogée par le Figaro aujourd’hui, « si cette étude est publiée, elle constituera une véritable bombe« . « Une telle cohorte de patients analysés est très importante sur le plan scientifique. Il reste néanmoins à préciser le phototype des patients qui ont participé à l’étude. S’ils sont blonds, roux et qu’ils ne bronzent pas, je ne suis pas surprise que le risque de cancer augmente avec seulement quatre séances d’UV par an« , ajoute-t-elle.
De leur côté, les professionnels du bronzage répliquent. « Les médecins délivrent de mauvais messages« . « Ce ne sont pas les UV qui sont mauvais pour la santé mais le fait d’en abuser. Nous reprochons aux autorités sanitaires de mettre l’accent uniquement sur les méfaits du soleil et non sur les points positifs » confie également au Figaro Marc Boutet, son président.
Alors que la France envisage un projet de loi visant a renforcer les contrôles autour de l’usage des cabines à UV afin d’améliorer la sécurité des usagers, la Californie a quant à elle modifié récemment sa législation. C’est en effet le premier état américain à interdire l’usage de ces cabines aux mineurs. Auparavant, aux Etats-Unis, avec une autorisation parentale, les adolescents de 14 à 18 ans pouvaient fréquenter les centres de bronzage.
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