Une nouvelle étude de l’Institut de veille sanitaire révèle une augmentation très « nette » des bactéries résistantes aux antibiotiques et notamment les entérobactéries productrices de carbapénèmases, les EPC, difficiles à traiter et souvent la source d’impasse thérapeutiques.
Les EPC constituent l’une des plus importantes familles de bactéries, la plus célèbre d’entre-elles étant la bactérie E.coli. Si le nombre d’épidémies hospitalières impliquant ces bactéries reste encore limité en France par rapport aux chiffres constatés hors de nos frontières, elles sont toutefois en très nette progression sur notre territoire. A titre d’exemple, l’InVS en a comptabilisé 62 sur les neuf premiers mois de 2011, contre 28 sur l’ensemble de l’année 2010, et 6 en 2009. Les bactéries les plus fréquemment en cause sont Klebsiella pneumoniae et Escherichia coli et les mécanismes de résistance OXA-48 et KPC sont les plus souvent retrouvés.
Vigilance
Dans la très grande majorité des cas, la contamination est à mettre en relation avec un séjour à l’étranger, le plus souvent en Grèce, Maroc, ou en Inde. Mais, les auteurs de l’étude s’inquiètent aujourd’hui de « l’augmentation de la proportion d’épisodes sans lien retrouvé avec un pays étranger« . Ils représentent 27% des cas de contamination constatées contre 21 lors du dernier bilan de juin 2011. « Cette évolution récente suggère un début de diffusion autochtone de ces EPC dont les déterminants restent à identifier et qui peut être favorisée par une reconnaissance parfois difficile de ces souches » explique l’InVS dans son communiqué.
« Les établissements de santé et les laboratoires de biologie médicale doivent donc rester vigilants devant tout isolement au laboratoire d’une entérobactérie suspecte d’être productrice de carbapénémases, même en l’absence de notion de rapatriement ou de séjour à l’étranger« , ajoute-t-il.
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