Comme un symbole. Présent depuis plus de 30 ans dans l’énergie solaire, Photowatt est contraint de déposer son bilan. En proie à de graves difficultés financières depuis plusieurs années, la filiale du canadien ATS subit de plein fouet le ralentissement du marché français du photovoltaïque.

Rien de va plus chez le pionnier du solaire de Bourgouin-Jallieu. Malgré un sévère plan social engagé il y a quelques mois, qui avait quasiment réduit de moitié son effectif, Photowatt ne peut plus faire face à ses échéances et devrait être placé en redressement judiciaire demain par le tribunal de commerce de Vienne, dans l’Isère.

Né à Caen en 1979 comme simple organisme de recherche dans le domaine des technologies photovoltaïques, l’entreprise avait déménagé en 1990 à Bourgoin-Jallieu en 1990 pour se développer et se rapprocher des industriels et centres de recherche de Lyon et Grenoble en Région Rhône-Alpes. Filiale du canadien ATS, Photowatt avait opté pour une stratégie industrielle intégrée, gérant tout à la fois le traitement du silicium comme la commercialisation des installations photovoltaïques, un modèle économique ambitieux mais devenu intenable face à la concurrence notamment chinoise.

Echec du modèle intégré

Repris en 1997 par le groupe canadien ATS, Photowatt a connu une forte croissance jusqu’en 2007/2008 pour subir plein fouet les effets de la crise, l’arrivée du low cost en provenance d’Asie, et les contraintes plus fortes du marché français depuis 2 ans. Photowatt avait choisit d’intervenir à toutes les étapes de la production, de la mise en ?uvre du matériau jusqu’à l’installation de solutions clés en main, en passant par la conceptualisation et l’ingénierie des projets, l’établissement de la structure des projets, le financement des projets, la centralisation des commandes d’équipements, l’assemblage de systèmes, la livraison sur site, la mise en service et l’opération maintenance et suivi.

Après avoir employé 800 salariés, Photowatt ne compte plus désormais qu’un peu plus de 400 personnes. La filiale d’ATS avait été contrainte de revoir son modèle en début d’année en délocalisant l’assemblage des panneaux solaires en Chine.