Ce n’était pas gagné mais il semblerait que socialistes et écologistes aient pu trouver un terrain d’entente politique hier. Cet accord à l’arraché prévoit en cas de victoire de la gauche, une coalition des deux formations à l’Assemblée. En revanche, aucune indication sur une éventuelle participation des écologistes à l’éventuel gouvernement. Et aucune avancée sur l’épineuse question de nucléaire.
Eva Joly s’était montrée intransigeante. Mais en politique, il faut savoir faire preuve de flexibilité. Ainsi, celle qui annonçait ne rien vouloir céder sur ses principes et notamment sur le nucléaire, devra tout de même valider un accord « à minima » conclut hier entre les socialistes et les écologistes.
Au delà des questions énergétiques, la volonté du parti écologiste EELV était de parvenir à constituer un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale. Or, cet objectif ne pouvait être atteint qu’avec la collaboration du parti socialiste. Ainsi, l’accord trouvé hier satisfait EELV sur ce point. Ce sont 60 circonscriptions qui sont réservées aux écologistes avec « 25 à 30 députés » en cas de victoire et 15 en cas de défaite de la gauche, suffisants pour constituer un groupe. Et satisfaction pour Cécile Duflot, la secrétaire nationale d’EELV a obtenu la circonscription de Paris qu’elle souhaitait.
Pas de place au gouvernement
Toutefois, cet « accord de mandature qui permettrait un accord pour les législatives« , ne prévoit « pas de gouverner ensemble » commente Daniel Cohn-Bendit. Une entrée au gouvernement en cas de victoire de la gauche semble en effet d’autant plus compliquée que les écologistes n’ont pas obtenu d’accord sur les points qui leur tenaient à coeur.
Deux principaux désaccords sont donc inscrits sur le document de trente pages rédigé hier : le chantier de l’EPR de Flamanville ne sera pas stoppé et le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes sera maintenu. Le document précise également « la réduction de la part du nucléaire dans la production électrique de 75% à 50% en 2025« , ainsi que la fermeture de 24 réacteurs sur 58 d’ici 2025.
Le bureau national du PS a entériné hier cet accord à une très large majorité. Le texte doit néanmoins être validé ce week-end par le conseil fédéral d’EELV.
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