La hausse de la mortalité des abeilles pourrait avoir un impact sérieux sur la production alimentaire de l’Europe et la stabilité de l’environnement, la plupart des plantes étant pollinisées par les abeilles, C’est le constat réalisé par les députés européens hier. Une résolution du Parlement adoptée hier appelle donc l’Union à accroître ses investissements dans la recherche sur de nouveaux médicaments et à coordonner ses efforts pour protéger ce qui est en passe de devenir une espèce menacée.
« Seule une action commune européenne peut préserver la pollinisation, un bien public au profit de toute l’agriculture européenne« , a déclaré l’auteur de la résolution adoptée hier par les députés européens, le hongrois Csaba Sándor Tabajdi. Pour disposer d’informations plus précises sur les problèmes actuels de santé des abeilles et permettre une meilleure comparaison, les députés préconisent de mettre en place des systèmes nationaux de surveillance et de développer des normes harmonisées au niveau européen pour la collecte des données.
Les pays de l’Union devraient mettre en commun leurs recherches sur la prévention des maladies et leurs efforts de contrôle. Ils devraient également partager les résultats de recherche des laboratoires, des apiculteurs, des agriculteurs et de l’industrie en vue d’éviter les chevauchements et d’accroître l’efficacité, souligne la résolution. Le financement de la recherche au niveau européen devrait également être renforcé, tout comme l’appui aux laboratoires de diagnostic et aux essais sur le terrain au niveau national, ajoutent les députés.
Un meilleur accès aux nouveaux médicaments
Les règles relatives à l’autorisation et à la mise à disposition de produits vétérinaires pour les abeilles devraient être plus flexibles et les firmes pharmaceutiques devraient être incitées à développer de nouveaux médicaments pour traiter des maladies telles que celle de l’acarien Varroa. Toutefois, l’utilisation excessive d’antibiotiques devrait être évitée, en raison de leur impact sur la qualité des produits des abeilles et de la résistance croissante aux antibiotiques, estiment les députés.
Un autre facteur affectant la santé des abeilles est la présence d’agents toxiques dans l’environnement, tels que les pesticides. Des programmes spéciaux de formation à destination des agriculteurs sur les effets de ces agents et sur une utilisation de produits phytopharmaceutiques respectueuse des abeilles devraient être soutenus, estiment les députés. De même il faudrait encourager des programmes similaires portant sur la prévention et le contrôle des maladies pour les apiculteurs et les vétérinaires. Les députés ont également demandé à la Commission de mener des recherches objectives sur les répercussions négatives éventuelles des cultures OGM sur la santé des abeilles.
Surveiller les importations
La Commission européenne devrait également suivre l’évolution de la santé animale dans les pays tiers, appliquer des exigences les plus strictes en matière de santé animale et mettre en place un système de contrôle des produits importés, afin d’éviter d’introduire des maladies exotiques touchant les abeilles, ajoutent-ils. 84 % des espèces végétales et 76 % de la production alimentaire en Europe dépendent de la pollinisation des abeilles, dont la valeur économique est bien supérieure à la valeur du miel produit estimée à 15 milliards d’euros par an dans l’UE. Le secteur de l’apiculture fournit un revenu, directement ou indirectement, à plus de 600 000 citoyens de l’UE.
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