Alors que le débat sur le nucléaire a pris une tournure très politique voire politicienne ces derniers temps, l’IRSN publie aujourd’hui les résultats de son analyse approfondie sur la sûreté nucléaire, à la lumière des enseignements tirés de l’accident japonais de Fukushima. L’institut de radioprotection considère que le parc nucléaire français n’est pas préparé à une catastrophe naturelle extrême.
Après une contre-expertise sur les dossiers de sureté soumis par les industriels, en cas de catastrophe exceptionnelle, l’IRSN fait 3 principaux constats. Tout d’abord, « un faible nombre » d’installations nucléaires présente des écarts de conformité aux exigences requises qui fragiliseraient leur sureté « dans le cadre d’évènements pris en compte dans leur dimensionnement ». Des actions correctives sont déjà en cours et seront accélérées précise l’institut.
Par ailleurs, les évolutions de connaissances doivent conduire à « réexaminer certaines exigences de manière anticipée ». C’est particulièrement le cas de la prise en compte des séismes pour lesquels la connaissance a beaucoup progressé ces dernières années souligne l’IRSN.
Fusion et rejets radioactifs possibles
Enfin, la question du comportement des installations nucléaires en cas de catastrophe naturelle extrême envisageable se pose note l’institut. En l’état, un évènement du type Fukushima pourrait avoir « des conséquences inéluctables », avec à terme la fusion du c?ur et des rejets radioactifs affirme l’IRSN.
Face à ces scénarios exceptionnels mais néanmoins envisageables, l’IRSN recommande l’adoption d’un « niveau supplémentaire d’exigence de sureté », intitulé « noyau dur », qui garantirait la pérennité des principales fonctions vitales des installations nucléaires durant plusieurs jours, le temps que des moyens externes au site puissent intervenir.
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