Sujet d’inquiétude depuis plusieurs années, l’Anses vient de présenter les derniers résultats de ses travaux sur la résistance alarmante de plus en plus de bactéries aux antibiotiques. En santé animale, si la consommation globale se stabilise, la résistance progresse en particulier dans la filière poules et poulets souligne l’Agence nationale de sécurité sanitaire.
A l’occasion de la journée européenne d’information sur les antibiotiques, l’Anses a réuni l’ensemble des parties prenantes intéressées par cette thématique sur le volet santé animale. L’agence a profité de l’occasion pour présenter les derniers résultats de ses travaux, qui révèlent notamment la progression des résistances aux fluoroquinolones et aux céphalosporines de 3ème et 4ème générations, des antibiotiques d’importance critique en santé humaine et animale.
Au cours de ces dernières années, l’émergence de bactéries résistantes aux antibiotiques, tant chez l’homme que chez l’animal, est devenue « une préoccupation majeure » en santé publique et en santé animale, car elle peut conduire à des impasses de traitements rappelle l’Anses. Depuis 1999, l’Agence est mobilisée sur ce sujet et en a fait une de ses principales priorités pour les années à venir.
Réservés aux traitements curatifs
Les travaux de l’agence en la matière impliquent 5 de ses laboratoires, la direction de l’évaluation des risques et l’Agence nationale du médicament vétérinaire. Ils s’articulent autour de 5 axes : la surveillance de l’usage des antibiotiques en médecine vétérinaire, des études sur les usages en élevage, la surveillance de la résistance bactérienne, l’évaluation des risques et la recherche sur la résistance aux antimicrobiens.
Au regard des résistances qui progressent, l’Anses rappelle que les catégories d’antibiotiques en cause doivent être strictement réservées aux traitements de 2ème intention. L’Agence souligne également l’importance des mesures prévues dans le cadre du plan national de réduction des risques d’antibiorésistance en médecine vétérinaire voulu par le Ministre chargé de l’agriculture et de l’alimentation.
L’Anses poursuivra, dans le cadre de ce plan, ses travaux de recherche destinés, notamment, à mieux comprendre les mécanismes de résistance et à identifier les pratiques les plus à risque concernant l’émergence de ces résistances. Un groupe d’experts dédié aux risques d’émergence d’antibiorésistance liés à l’utilisation des antibiotiques a été créé, et livrera ses conclusions d’ici fin 2013.
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