A l’occasion, vendredi, de la journée européenne de sensibilisation au bon usage des antibiotiques, Xavier Bertrand, le ministre de la santé et Nora Berra, sa secrétaire d’Etat ont lancé le « plan national 2011-2016 d’alerte sur les antibiotiques ». Les antibiotiques sont une ressource fragile, qui doit être protégée. Cette 3ème édition du plan antibiotique a cet objectif. Car même si les deux premiers plans ont permis de réels progrès en France, la France reste encore l’un des plus gros consommateurs d’antibiotiques en Europe. Et, cette consommation excessive risque d’entrainer la multiplication de résistances bactériennes.
L’enjeu de ce troisième plan antibiotique, qui s’inscrit dans la continuité des deux précédents plans initiés dès 2001, est de recourir aux antibiotiques (thérapie ou prophylaxie) de façon plus adaptée, en choisissant la bonne molécule, pour une durée pertinente et sous une forme adéquate, dans tous les cas où ce type de médicament est utile : il s’agit de proposer au patient le traitement le plus adapté à sa situation tout en préservant l’avenir de notre arsenal thérapeutique. Un objectif chiffré de réduction des prescriptions d’antibiotiques de l’ordre de 25% a ainsi été fixé.
Pour l’atteindre, ce plan est construit à partir de trois axes stratégiques qui se déclinent en 21 fiches actions. Le premier axe concerne l’amélioration de la prise en charge des patients. L’information, la formation des professionnels de santé ainsi que la sensibilisation de la population aux enjeux de l’antibiothérapie sont les leviers indispensables à la juste utilisation de cette classe thérapeutique et à l’adhésion du patient à son traitement. Le prescripteur et le patient ont un rôle essentiel dans la lutte contre l’antibiorésistance.
Surveillance et recherche
Le deuxième axe est centré spécifiquement sur la préservation de l’efficacité des antibiotiques. A cette fin, il est indispensable de connaître précisément les menaces qui pèsent sur les antibiotiques. Cet axe vise ainsi à renforcer la surveillance des consommations et des résistances, à réduire la pression de sélection des agents antimicrobiens et à encadrer la dispensation des antibiotiques.
Le troisième axe de ce plan est complémentaire du précédent, car il porte sur la promotion de la recherche. Il est nécessaire d’assurer en permanence la disponibilité effective d’un panel d’antibiotiques efficaces, tout en freinant autant que possible la multiplication des situations pouvant conduire à des impasses de traitement. Afin que cet axe, essentiel, se concrétise rapidement, Xavier Bertrand et Norra Berra, ont souhaité que le PHRC 2012 intègre de façon explicite, et pour la première fois, la recherche sur les antibiotiques et l’antiobiorésistance. Ce PHRC a été lancé la semaine dernière.
Ce plan ambitieux est volontairement porté sur l’avenir car nous devons agir dés maintenant pour garantir demain l’efficacité des antibiotiques contre les maladies infectieuses. Par ailleurs, une campagne nationale de la CNAM sensibilise actuellement les Français autour du slogan : les antibiotiques, utilisés à tort, ils deviendront moins forts.
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