L’état de santé des Français est « globalement bon », mais la mortalité prématurée, c’est-à-dire survenant avant l’âge de 65 ans, reste en France l’une des plus élevées de l’Union européenne relève le dernier rapport national sur la santé des Français. Si les disparités perdurent entre hommes et femmes, cadres et ouvriers, ou régions françaises, l’espérance de vie augmente toujours.
Bonne nouvelle, l’espérance de vie à la naissance continue de progresser en France. En 2010, il s’élevait à 84,8 ans pour les femmes et 78,1 ans pour les hommes. En 10 ans, les gains d’espérance de vie sont de 2,9 ans pour les hommes et de deux années pour les femmes. L’écart entre les hommes et les femmes continue donc de se réduire : il est passé de 7,6 ans en 2000 à 6,7 ans en 2010.
En France, l’espérance de vie à 65 ans est même la plus élevée d’Europe, tant pour les femmes (22,8 ans en 2010, soit 1,6 an de plus qu’en 2000), que pour les hommes (18,6 ans en 2010, soit 1,9 an de plus qu’en 2000). Toutefois, si les femmes ont une espérance de vie plus longue que celle des hommes, elles vivent aussi plus longtemps avec des incapacités.
Les hommes se sentent en meilleure santé
Pour les hommes, le décalage observé entre les résultats très favorables de l’espérance de vie après 65 ans et ceux moins bons de l’espérance de vie à la naissance s’explique en partie par le poids des décès prématurés. A âge égal, les hommes se sentent en meilleure santé que les femmes, déclarent moins de maladies, moins de limitations fonctionnelles et recourent moins aux soins, note le rapport.
Logiquement, le nombre et l’importance des problèmes de santé augmentent de façon régulière avec l’avancée en âge et le vieillissement. Le poids relatif des différentes pathologies a un retentissement inégal selon l’âge : les maladies infectieuses et allergiques prédominent dans l’enfance, tandis que les pathologies ostéo-articulaires et les troubles psychiques sont plus prégnants en milieu de vie et les maladies cardiovasculaires chez les personnes plus âgées. Passé la première année de vie, le recours aux soins est faible chez les jeunes et maximal en fin de vie.
Chez les enfants, la situation est globalement stable. Le taux de mortalité infantile (3,7 décès d’enfant de moins d’un an pour 1 000 enfants nés vivants en 2010) a considérablement diminué au cours des 50 dernières années et se place à un niveau inférieur à celui de l’Union européenne relève le rapport. Ce sont les pays du Nord qui enregistrent les niveaux les plus faibles.
Trop d’accidents de la vie courante chez les enfants
La France se situe dans la moyenne de l’Europe des 15 mais, tandis que le taux de mortalité infantile continue de baisser dans bon nombre de pays européens, il reste globalement stable depuis 5 ans en France. Les changements législatifs survenus en 2001 puis en 2008 pour la définition des morts-nés pourraient avoir eu un impact sur les niveaux des indicateurs mesurés, souligne l’étude.
En France, ce sont toujours les accidents de la vie courante touchant les enfants de moins de 15 ans qui constituent l’une des principales causes de décès à ces âges. Ils recouvrent à la fois les accidents domestiques, scolaires, sportifs et de loisirs : chutes, suffocations, noyades, intoxications, accidents par le feu, et autres accidents (à l’exclusion des accidents de la circulation).
En 2008, le taux de mortalité (2,2 pour 100000) était près de deux fois plus élevé pour les garçons que pour les filles (sex-ratio = 1,8). Cependant, le taux de mortalité pour les enfants de moins de 15 ans a globalement diminué de 11 % entre 2004 et 2008, de façon plus importante chez les filles (-15 %) que chez les garçons (-8 %). Ce sont essentiellement les décès par noyade et par suffocation qui ont décru durant cette période.
9% d’enfants asthmatiques
Chez les enfants, la prévalence de l’asthme est estimée à près de 9 % en France. À cet égard, le contrôle et le traitement de l’asthme paraissent insuffisants, avec plus d’un tiers des adolescents asthmatiques en classe de 3e dont l’asthme serait non contrôlé, et une augmentation des taux d’hospitalisation depuis 2003.
Au c?ur de campagnes de sensibilisation, l’obésité infantile qui avait tendance à progresser semble avoir été enrayée. Les fréquences de surpoids et d’obésité se sont stabilisées chez les enfants et un léger recul est même observé pour les plus jeunes (5-6 ans) souligne le rapport.
Pour en savoir + : Consulter la Synthèse du rapport 2011 (pdf)
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