Le Parlement de Strasbourg s’inquiète du gaspillage alimentaire considérable pratiquée dans les pays de l’Union. Près de la moitié des aliments encore sains seraient gaspillés chaque année par les ménages et les supermarchés européens alors que 79 millions de citoyens européens vivent au dessous du seuil de pauvreté et que 16 millions dépendent de l’aide alimentaire d’?uvres de charité.
La commission de l’agriculture du Parlement européen a demandé mercredi dernier, des mesures urgentes pour réduire de 50 % les gaspillages alimentaires d’ici 2025 et améliorer l’accès aux aliments pour les citoyens de l’UE qui en ont besoin. « Ce point a été trop longtemps négligé et notre rapport contient un message fort en faveur d’une action immédiate de la part de l’UE » a déclaré, après le vote, le rapporteur italien Salvatore Caronna.
Pour les députés européens, « il faut s’attaquer d’urgence à ce problème » proposant que 2013 soit l’Année européenne contre les gaspillages alimentaires. Pour réduire de façon drastique les gaspillages alimentaires d’ici 2025, le Parlement de Strasbourg entend favoriser de nouvelles campagnes de sensibilisation aux niveaux européen et national pour informer le public sur les moyens d’éviter les gaspillages alimentaires.
Double date de péremption
Concrètement, la résolution évoque l’introduction dans les États membres de programmes d’éducation alimentaire dans les établissements d’enseignement qui expliqueront comment stocker, cuisiner et traiter les denrées alimentaires et, à cette fin, échanger les meilleures pratiques. Les autorités locales et les médias devraient également participer à la diffusion d’informations et assister les citoyens dans la prévention et la réduction des déchets alimentaires.
Pour éviter que les denrées alimentaires ne soient proposées à la vente dans un délai trop proche de la date de péremption, ce qui augmente le risque de gaspillage, une double date de péremption pourrait être introduite pour indiquer la date limite de vente (date de commercialisation) et la date limite de consommation (date de consommation), précise la résolution. Le Parlement européen précise que la Commission et les États membres devront néanmoins s’assurer au préalable que les clients comprenne la différence entre les étiquettes utilisées actuellement dans l’UE telles que « à consommer de préférence avant le » (lié à la qualité) et « à consommer jusqu’au » (lié à la sécurité).
Par ailleurs, la résolution considère que pour éviter les déchets inutiles, les emballages alimentaires doivent être proposés en plusieurs dimensions et conçus pour une meilleure conservation. Les produits alimentaires périmés ou endommagés doivent être vendus au rabais, affirment également les députés.
Récupérer les aliments invendus pour les redistribuer
Dans le même temps, les institutions publiques doivent privilégier un service de restauration responsable pour les députés européens. Ainsi, les règles de passation des marchés publics pour les services de restauration et d’hôtellerie doivent être revues pour assurer dans la mesure du possible, que les contrats soient passés avec des services de restauration qui utilisent les produits locaux et qui redistribuent gratuitement les invendus à des personnes démunies ou aux banques alimentaires.
Les députés se sont également félicités des initiatives de certains États membres pour récupérer les aliments invendus et offrir ceux-ci aux personnes qui en ont besoin et ont demandé aux distributeurs de participer à ces programmes. Le vote du Parlement dans son ensemble est prévu mi-décembre, à la prochaine session plénière de Strasbourg.
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