Alors que la Conférence de Durban s’annonce déjà comme un échec dans la lutte contre le changement climatique, Nathalie Kosciusko-Morizet détaille aujourd’hui la position volontariste qu’elle veut défendre la semaine prochaine en Afrique du Sud lors de la session ministérielle. Malgré la crise, la ministre de l’Ecologie entend poursuivre la démarche initiée avec le Protocole de Kyoto, qui reste « pertinente » précise NKM.
« La crise économique mondiale ne doit pas faire oublier que la lutte contre le réchauffement climatique est une priorité » affirme Nathalie Kosciusko-Morizet. « L’urgence écologique est toujours là, tous les signaux sont au rouge : les événements climatiques extrêmes se multiplient, les émissions mondiales de gaz à effet de serre battent de nouveaux records, les prévisions d’élévation de la température mondiale sont encore revues à la hausse -plus de 3°C et jusqu’à 6°C- si des actions décisives ne sont pas entreprises dans les prochaines années? Toutes ces alarmes confirment la nécessité d’agir » souligne la ministre.
La COP 17, 17ème conférence des Parties à la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) à Durban (Afrique du Sud), qui précédera de quelques mois le 20ème Sommet de la Terre en juin 2012, est l’occasion d’amorcer un nouveau cycle dans la lutte contre le changement climatique considère le ministère de l’Ecologie. Nathalie Kosciusko-Morizet se rendra à Durban durant le segment ministériel, du mercredi 7 au vendredi 9 décembre 2011.
Diviser les émissions par 2 d’ici 2050
Pour diviser par deux les émissions mondiales en 2050 par rapport à 1990, la France est prête à des avancées concrètes dans les domaines rappelle le ministère de l’Ecologie aujourd’hui. Sur le plan financier, Paris souhaite « consolider les résultats de la présidence française du G20 » en mettant en place « des financements innovants », comme des instruments de marché dans le domaine du transport international maritime et aérien.
A ce titre, le ministère rappelle que les professionnels du transport international maritime et l’organisation internationale de l’aviation civile ont envoyé des signaux encourageants ces derniers jours en acceptant d’intégrer le marché du carbone. Sur le plan technologique, la France entend nouet des partenariats concrets avec les pays en développement pour faciliter les transferts de technologies et leur accès à l’énergie ou la gestion durable de leur forêt.
Dans le domaine juridique, Paris plaide pour que la reconduction du Protocole de Kyoto s’inscrive dans une logique de transition vers un instrument plus complet grâce à l’adoption d’une feuille de route qui concernera l’ensemble des principales économies mondiales. La France est en effet convaincue de la pertinence du Protocole de Kyoto et de ses mécanismes, qui ont permis de réduire les émissions de gaz à effet de serre en Europe de plus de 17 % entre 1990 et 2009. Mais elle constate qu’il faut élargir le cercle des pays qui s’engagent à limiter leurs émissions.
La crise « pas un prétexte » selon NKM
Au-delà de sa participation aux négociations à Durban, le ministère de l’Ecologie précise que Nathalie Kosciusko-Morizet est également attendue sur plusieurs autres grands rendez-vous climatiques à l’occasion de cette Conférence internationale. « La crise ne doit pas être un prétexte au renoncement, mais au contraire une incitation à transformer nos modèles économiques pour aller vers une croissance verte. Retarder les investissements nécessaires ne fera que les rendre plus lourds. Des avancées significatives sont donc indispensables à la conférence de Durban » rappelle une ministre volontariste.
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