Après le développement des échographies « 3D », destinées plus souvent à offrir un souvenir aux futurs parents qu’à assurer un véritable suivi médical de la grossesse, les gynécologues français ont décidé de pousser un coup de gueule. Au-delà du côté commercial de l’acte, ils déplorent l’exposition inutile du f?tus aux ultrasons.
Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français, le CNGOF, a donc décidé aujourd’hui de pousser un véritable « coup de gueule » contre les échographies à visées commerciales offertes aux futurs parents. « Il suffit de cliquer sur Internet pour trouver des offres commerciales d’échographies pour les femmes enceintes (…) On leur propose, à Paris et dans 4 à 5 villes de province, pour des prix variant de 60 à 140 euros, des échographies en 3 ou 4 dimensions avec video » explique-t-il dans un communiqué.
Des effets pas anodins
Si ces échographies n’ont aucune finalité médicale, à l’inverse des échographies de contrôle menées tout au long de la grossesse dans le cadre des examens de suivi, elles exposent néanmoins inutilement pendant une demi-heure, les foetus à des ultrasons. Le CNGOF précise par ailleurs que cette exposition « se focalise sur la face et les organes génitaux » là où l’échographie de contrôle déplace le faisceau d’ultrasons brièvement dans chaque zone. « Les effets thermiques et mécaniques des ultrasons ne sont pas forcément anodins » ajoutent les spécialistes.
Les gynécologues et obstétriciens demandent alors que les échographies soient confiées uniquement aux médecins et sage-femmes, et attendent la modification de la loi en ce sens. »Faudra-t-il attendre que l’on publie des cas d’effet délétère des fortes expositions des foetus aux ultrasons pour faire cesser ces pratiques commerciales » conclut le Pr Lansac, président du CNGOF.
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