Les plus grands représentants de la planète sont actuellement réunis à Durban pour trouver la suite à donner au protocole de Kyoto, afin de limiter la hausse de la température à 2°C. Si l’Europe, et même la Chine, font preuve de bonne volonté, les Etats-Unis campent sur leurs positions, et se retrouvent sous pression, risquant d’apparaître aux yeux de tous comme les responsables du blocage des négociations.
Après la vague d’espoir née suite à l’élection de Barack Obama en 2008, il semblerait désormais que l’attitude attentiste des Etats-Unis exaspèrent les délégations internationales réunies en ce moment à Durban. « J’ai le sentiments que les délégations perdent patience avec les Etats-Unis« , explique Jennifer Morgan, la directrice du programme climat et Energie au sein du World Ressource Institue.
Le deuxième plus gros émetteur de CO2 de la planète après la Chine, poids lourd des négociations sur le climat, campe en effet sur ses positions, et ne semble pas vouloir bouger, au risque de faire échouer les négociations. Alors que les représentants européens souhaitent lancer une « feuille de route » pour aller vers un traité mondial juridiquement contraignant d’ici 2020, les Etats-Unis jugent le débat prématuré. Avant de s’investir dans un tel traité, ils attendent des engagements similaires de la part des pays émergents. « Le moment venu, cela pourrait être une bonne idée d’avoir un accord légalement contraignant, mais je pense qu’on se focalise trop sur l’idée que c’est la panacée« , commente Todd Stern, le représentant américain à Durban.
« Les Etats-Unis entraînent les discussions dans une direction affligeante »
L’attitude des Etats-Unis agace d’autant plus que la Chine avait laissé entendre qu’elle pourrait s’engager sur un tel traité. « Le geste de la Chine met clairement la pression sur les Etats-Unis« , ajoute Jennifer Morgan, tandis que l’ONG Oxfam estime de son côté que « les Etats-Unis entraînent les discussions dans une direction affligeante« .
L’explication de l’attentisme des Etats-Unis est à chercher dans le calendrier électoral. En effet, les démocrates au pouvoir, craignent une exploitation de la situation par les Républicains. Ces derniers, dont les thèses séduisent les climato-sceptiques, pourraient en effet exploiter politiquement toute concession des représentants à Durban.
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