Certaines espèces animales causent, sur des territoires et dans des conditions donnés, des atteintes à l’environnement, aux autres espèces, aux cultures agricoles, aux infrastructures, ou sont sources de risques sanitaires. Il peut s’agir d’espèces importées détruisant l’éco-système local ou encore d’animaux en surpopulation qui provoquent des dégâts liés à leur grand nombre. Pour limiter au maximum ces nuisances, des textes législatifs et réglementaires définissent les pratiques de chasse spécifiques à chacune des espèces concernées. Trois nouveaux textes viennent d’être publiés.
Les nouveaux textes publiés pendant les vacances au Journal officiel prévoient donc notamment la mise en place d’un âge minimum pour obtenir l’agrément de piégeur. Ce piégeage permet de capturer des animaux classés nuisibles en vue de leur élimination. Pour le pratiquer, le piégeur doit être agréé, et cela pour plusieurs raisons : il peut notamment être amené à employer des « engins » dangereux s’ils sont mal utilisés, il doit savoir identifier des espèces voisines lorsque l’une est classée nuisible et l’autre protégée, et il doit éviter au maximum les souffrances des animaux tant au moment de la capture que lors de la mise à mort.
L’agrément du piégeur est délivré par le préfet après une formation d’une durée de 16 heures. Jusqu’à présent, aucun âge minimum n’était requis. Afin de s’assurer que seuls les citoyens ayant la maturité nécessaire puissent être agréés, l’arrêté du 13 décembre 2011 institue un âge minimum. Il est fixé à 15 ans, pour la participation à la session de formation et à 16 ans pour la délivrance de l’agrément de piégeur par le préfet.
La bernache du Canada devient chassable
La bernache du Canada est une espèce exotique envahissante largement répandue sur le territoire métropolitain. Alors que cette grande oie était peu présente en France dans les années 1990, on en dénombre aujourd’hui plusieurs milliers et l’évolution de ses effectifs est exponentielle. La concentration de ses effectifs en certains lieux crée de multiples problèmes : elles colonisent les habitats au détriment d’autres espèces, polluent les eaux et les espaces verts via leurs déjections, vectrices de maladies.
Pour limiter la population de la Bernache du Canada, sa chasse devient autorisée. L’arrêté paru le 24 décembre 2011 permet ainsi l’implication des chasseurs au sein d’un plan de contrôle de l’espèce, afin de réduire plus efficacement les effectifs de Bernache du Canada en France métropolitaine. Cette disposition est prise, dans un premier temps, pour une durée limitée à trois années, jusqu’au 10 février 2015. Un suivi annuel des prélèvements sera réalisé afin d’évaluer l’efficacité de cette mesure.
Le pigeon ramier, chassable 10 jours de plus dans le Nord
Enfin, le pigeon ramier, qui se nourrit des semis et des récoltes, notamment de pois, est fréquemment à l’origine de dégâts aux cultures. Pour diminuer les impacts de cette espèce sur l’activité agricole, le gouvernement, dans le cadre d’une gestion cynégétique compatible avec la biologie de l’espèce, a décidé d’étendre la période de chasse du pigeon ramier sur plusieurs territoires du nord de la France. Ainsi, dans le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie, la Haute-Normandie et la Champagne-Ardenne, la chasse du pigeon ramier est désormais possible jusqu’au 20 février, soit 10 jours de plus qu’actuellement.
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