Les Français figurent toujours parmi les champions européens de la consommation de benzodiazépines, des molécules prescrites en cas d’anxiété ou d’insomnie. C’est le constat de l’Agence française du médicament qui dans son dernier rapport publié hier, recommande un meilleur encadrement de ce type de prescriptions, afin de réduire le recours à ces produits et d’en restreindre l’usage, notamment par les toxicomanes.
Chaque année en France, un personne sur cinq consomme au moins une benzodiazépine, molécule que l’on retrouve dans le Xanax, Lexomil, Temesta…, ou une molécule apparentée de type Stilnox, Myolastan… 134 millions de boites ont ainsi été vendues en 2010 en France, ce qui place le pays en seconde place européenne, derrière le Portugal pour ce qui concerne les anxiolytiques, après la Suède pour les hypnotiques.
Le « nomadisme médical«
Prescrits pour lutter contre l’anxiété ou les insomnies, ces médicaments sont également détournés par les toxicomanes, voire utilisés à des fins de soumission chimique par certains criminels. C’est pourquoi, dans son rapport l’Afssaps préconise un meilleur encadrement de ces types de médicaments, et notamment des prescriptions plus adaptées et plus sécurisées.
Selon l’agence française du médicament, le temps moyen du traitement prescrit est de 7 mois, une durée qui peut surprendre lorsque l’on sait que la durée de prescription d’une benzodiazépine ne doit pas excéder un mois en cas d’insomnie et trois mois pour l’anxiété. De plus, l’Afssaps relève dans 5% des prescriptions de ce type de produits, un « nomadisme médical« , à savoir la consultation de 4 prescripteurs différents par une même personne. L’Afssaps alerte donc sur les « prescriptions réflexes » de certains médecins généralistes, qui se doivent par ailleurs d’informer leurs patients sur « la nécessité d’arrêter progressivement le traitement chaque fois que nécessaire« .
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