Après le retrait du Di-Antalvic du marché, l’agence française du médicament déplore que ce dernier ait été massivement remplacé par le tramadol, un dérivé d’opium efficace contre la douleur mais dont l’utilisation prolongée peut entrainer une dépendance.
Depuis le retrait du marché du Di-Antalvic, l’anti-douleur le plus prescrit en France interdit depuis le 1er mars dernier, les ventes de médicaments à base de tramadol, un dérivé d’opium ont augmenté de 30% et ce sont près de douze millions de boites qui ont été distribuées l’année dernière. Ce phénomène avait été anticipé par l’Agence française du médicament qui a alors mis en place une surveillance spécifique des spécialités à base de tramadol: Toplagic, Ixprim, Tramadol, Contramal… « On avait prévu qu’il y aurait un report vers le tramadol » explique le Dr Nathalie Richard, responsable du département stupéfiants et psychotropes à l’Afssaps.
Médicament dit de « palier II », tout comme les antalgiques à base de codéine, le tramadol n’est distribué que sur prescription médicale. Il convient en effet de faire attention dans l’utilisation de ce produit, l’arrêt brutal du médicament pouvant provoquer un syndrome de sevrage, tandis que son utilisation prolongée peut conduire à un état de dépendance. Des signes « assez invalidants » peuvent intervenir à l’arrêt du traitement tels que de l’anxiété, une confusion ou une certaine agitation. Le patient serait alors incité à reprendre son traitement pour stopper ces effets secondaires liés à l’arrêt du médicament et entre alors dans une spirale infernale.
La drogue préférée des jeunes
« Pour l’instant, en termes d’abus et de dépendance, ce n’est pas alarmant« , ajoute le Dr Richard, mais, « les données dont on dispose actuellement ne justifient pas un retrait« , estime-t-elle, précisant qu' »il y a assez peu de médicaments anti-douleur de palier II« . Elle appelle néanmoins les médecins à la plus grande vigilance dans la prescription de ce type de médicaments. Le tramadol est en effet détourné de son usage premier par les toxicomanes. Il aurait des effets ravageurs au Moyen-Orient. A Gaza par exemple, le tramadol est devenu la drogue préférée des jeunes. En France, sept toxicomanes sont décédés d’une overdose de tramadol en 2010.
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