L’ASN annonce officiellement avoir mis en demeure EDF de respecter la réglementation relative aux fluides radioactifs, suite à la découverte d’un « rejet non maîtrisé » de tritium dans l’environnement sur le site de Civaux début janvier. Malgré un impact qualifié de « très faible » sur l’environnement, l’incident est pris au sérieux par l’autorité de sûreté nucléaire.
Constatant une teneur en tritium anormalement élevée dans les eaux souterraines de la centrale, 540 Bq/l au lieu des 8 Bq/l habituels, EDF avait identifié début janvier une fuite issue des installations de rétention de la centrale de Civaux dans la Vienne. Après une inspection menée par l’Autorité de sûreté nucléaire le 17 janvier 2012 sur le site de Civaux, les inspecteurs ont de l’ASN ont constaté la dégradation du revêtement des installations de rétention des réservoirs d’effluents KER.
Concrètement, de l’eau contenant du tritium s’est accumulée dans cette capacité de rétention non étanche, ce qui a conduit à un rejet non maîtrisé de tritium dans l’environnement. Selon l’ASN, les eaux souterraines polluées au tritium n’alimentent pas de réseau d’eau potable.
10 jours pour réparer
Pour l’autorité de sûreté nucléaire, malgré les teneurs anormales mesurées, l’activité volumique en tritium mesurée dans ces eaux souterraines ne présente « pas de risque sanitaire au regard des normes internationales ». Les analyses complémentaires effectuées par EDF sur les eaux souterraines n’indiquent la présence d’aucun autre radioélément artificiel précise l’ASN qui souligne que les mesures de l’activité volumique en tritium effectuées dans l’eau de la Vienne sont conformes aux limites fixées par les autorisations de rejet.
Evoquant un impact « très faible » sur l’environnement, l’ASN considère néanmoins que cet événement révèle, chez l’exploitant de la centrale de Civaux, une « attention insuffisante » à l’égard des risques de contamination par le tritium, notamment s’agissant de l’état de la capacité de rétention et des programmes de surveillance du génie civil.
L’ASN a donc mis en demeure EDF de restaurer l’étanchéité de la capacité de rétention des réservoirs KER sous 10 jours et de procéder à la réparation pérenne de cet ouvrage avant le 31 août 2012. L’ASN contrôlera la bonne exécution de cette décision de mise en demeure.
Cet incident a été classé au niveau 1 de l’échelle des événements nucléaires INES, qui compte 7 niveaux.
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