Au lendemain de la signature par Nathalie Kosciusko-Morizet, d’une convention d’engagement volontaire pour l’amélioration de la collecte et du recyclage du papier de bureau, une étude met les pieds dans la corbeille. A l’image du secteur public en général, le ministère de l’Ecologie est loin d’être exemplaire en la matière.
Après avoir passé au crible la politique papier des grandes entreprises, le WWF France et Riposte Verte se sont intéressés au secteur public. Malgré les objectifs fixés par le Grenelle de l’environnement notamment aux institutions et administrations publiques françaises, les résultats sont médiocres, seules 11 d’entre elles sur 50 obtenant la moyenne dans l’étude PAP 50 Public.
Suite logique de l’étude PAP 50 Entreprises publiée en 2010, le WWF France et Riposte Verte publient le PAP 50 Public qui évalue la politique d’achat, consommation et recyclage du papier de 50 grandes institutions publiques et administrations françaises. Même si une majorité d’institutions ou d’administrations ont formalisé une politique papier, il existe encore « un écart considérable » entre les objectifs fixés par le Grenelle de l’environnement et les performances réelles enregistrées, souligne l’étude.
Réuni par le WWF et Riposte Verte, le Comité PAP50 a analysé la politique papier de 50 grandes institutions et administration françaises (Élysée, les services du Premier Ministre, 12 ministères, 22 régions, les 10 plus grandes villes françaises et 4 organismes publics ou semi-publics) concernant leur consommation de papier, la proportion de papier responsable utilisée et les actions mises en place pour optimiser le recyclage dans leurs bureaux. Les résultats du recyclage sont « décevants » et « préoccupants » note les associations écologistes.
Seulement 1 papier sur 5 recyclé dans le secteur tertiaire
Dans le secteur tertiaire en France, seulement 1 papier sur 5 est recyclé relève l’étude. Plus grave, dans le bilan 2010 du Plan « État Exemplaire », qui mesure les performances des institutions face aux objectifs fixés dans le cadre du Grenelle, la partie recyclage n’est pas traitée, faisant craindre qu’aucun indicateur n’ait été mis en place.
Le WWF rappelle que le recyclage permet pourtant de créer de l’emploi non délocalisable à travers les filières du tri et de la collecte. De plus, le papier recyclé a un bilan environnemental meilleur que le papier fibres vierge.
Manque de transparence et d’exemplarité
Les enquêteurs regrettent le « manque de transparence et d’implication » de nos représentants publics. En effet, 1 administration sur 2 a refusé de répondre à cette étude y compris les services de la Présidence, du Premier Ministre et plus curieusement le Ministère de l’Écologie, du Développement Durable, du Logement et des Transports. Les non-répondants ont été notés en fonction de la documentation publique accessible sur la politique papier.
Sur les 50 grandes institutions et administrations publiques françaises enquêtées, seules 11 institutions et administrations dépassent la moyenne (51,5 sur 100). Par ailleurs, les objectifs sur le papier définis dans la circulaire « État exemplaire » relative au Grenelle de l’Environnement n’ont dans l’ensemble pas été atteints, puisque seuls deux ministères réussissent à valider les trois objectifs du Grenelle concernant le papier.
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