Le Bisphénol A serait non seulement un dangereux perturbateur endocrinien pour l’homme, mais serait également impliqué dans le développement du diabète de type 2 chez l’homme. Omniprésent dans notre environnement, les nombreux produits plastiques contenant du BPA participeraient à la survenue de cette maladie chronique liée à une perturbation du pancréas.
En guerre contre le Bisphénol A, le Réseau Environnement Santé se fait l’écho de 3 études récentes qui confirmeraient l’implication de ce composé chimique dans le diabète de type 2 chez l’homme. Et la question est sensible, au regard du développement du diabète de type 2 chez l’homme mais aussi des millions de tonnes de BPA produites chaque année dans le monde.
Selon l’étude la plus récente publiée le 8 février dans la revue PLoS ONE par l’équipe du Dr Angel Nadal de l’Université espagnole Miguel Hernandez Elche à Alicante, le niveau d’imprégnation en Bisphénol A correspondant à celui de la population humaine en général, provoquerait une libération d’insuline chez l’homme supérieure à celle induite chez la souris. Ce phénomène contribue précisément au diabète de type 2.
3 études concordantes
L’étude apporte également la preuve que les résultats chez la souris peuvent être extrapolés à l’homme et que l’homme est plus sensible que la souris souligne le RES. Les auteurs concluent que le BPA doit être considéré comme un facteur de risque de troubles métaboliques chez l’homme, ce que 2 autres études récentes viennent de confirmer précise l’association que préside André Cicolella.
Une étude publiée également en février réalisée en Chine auprès de 3390 adultes âgés de 40 ans ou plus révèlerait une association significative entre imprégnation au Bisphénol A et obésité affirme le RES. Enfin une étude publiée en décembre dernier menée aux Etats Unis sur la population du grand programme NHANES (National Health and Nutritional Examination Survey) 2003-2008 aurait démontré que les diabétiques ont un niveau d’imprégnation plus élevé en bisphénol A.
Le Bisphénol A « diabétogène »
L’association diabète-BPA était retrouvée chez les personnes de poids normal ou en surpoids, indépendamment des facteurs de risque traditionnel du diabète souligne le RES. La responsabilité d’un certain nombre de substances chimiques dites « diabétogènes », dont le Bisphénol A, est de plus en plus mise en évidence précise l’association.
Au regard de ces nouvelles études, le RES demande « instamment » au gouvernement d’inscrire la loi BPA sur l’agenda du Sénat pour son adoption rapide avant la fin des sessions parlementaires. Par ailleurs, l’association demande aux autorités sanitaires françaises de déployer plus de fermeté auprès de la Commission européenne et de l’agence européenne (EFSA) pour que l’interdiction se généralise à l’échelle européenne et plus largement que la question des perturbateurs endocriniens soit placée au coeur des politiques de santé publique.
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