Nucléaire : une mise en oeuvre pragmatique du programme socialiste

Alors que le programme de François Hollande prévoit une réduction de la part d’énergie d’origine nucléaire en France, son porte-parole annonce aujourd’hui que cette mise en ?uvre sera pragmatique. Une réponse aux accusations du gouvernement qui voit dans une telle mesure des effets néfastes en terme de tarifs, d’emplois ou de compétitivité.

Ramener la part d’énergie d’origine nucléaire de 75% à 50% d’ici 2025 est l’un des objectifs affichés du candidat Hollande. Un objectif par ailleurs décrié par le gouvernement qui y voit des effets très négatifs en terme de tarifs, d’emplois ou de compétitivité des entreprises et qui entend à l’inverse,  prolonger la vie des centrales françaises.

A l’occasion d’une conférence de presse organisée au QG de campagne du candidat socialiste, Bernard Cazeneuve , porte-parole de François Hollande est revenu sur le programme nucléaire. « Il y a un objectif qui matérialise la volonté de changer de politique énergétique mais il n’y a pas de psychorigidité dans la manière de conduire cela, ni de volonté de détruire de la valeur (…) Nous faisons le choix de l’audace mais il n’y a pas d’incompatibilité entre l’audace, le pragmatisme, la responsabilité et la rationalité« .

Un modèle vertueux

Pour François Brottes, chargé des questions énergétiques au sein de l’équipe de campagne de François Hollande, « si on ne démarre pas maintenant on est sûr qu’on aura qu’un seul choix, c’est la prolongation des réacteurs à tout prix (…) la responsabilité, c’est de prendre une autre trajectoire« , explique-t-il avant d’évoquer la réduction à 50% de la part du nucléaire à l’horizon « 2025-2030« .

Tandis que la question du coût de la sortie , même progressive, du nucléaire inquiète, François Brottes explique que l’Etat financera alors à dividendes constants les économies d’énergies et les énergies renouvelables grâce aux ressources issues du nucléaires, « sans pour autant priver l’Etat de ce qu’il retire aujourd’hui comme revenus de la part des entreprises de l’énergie« . « On est dans un modèle vertueux où c’est le secteur lui-même qui, dans une approche globale, va financer la transition« , ajoute-t-il. « S’il y a plus de dividendes, le plus est mis au pot de la transition énergétique. »

Quant à l’avenir d’Henri Proglio à la tête d’EDF en cas de victoire socialiste, son sort est d’ores et déjà réglé, il n’aura qu’à suivre les recommandations. « Dans les entreprises publiques, les présidents sont là pour mettre en oeuvre (les orientations fixées par l’Etat). S’ils le font, les choses se passent bien. S’ils ne le font pas, l’Etat a des décisions à prendre« .

 

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