La question du Perchloroéthylène, un solvant utilisé dans les pressings était le sujet d’une conférence de presse organisée hier par l’association Génération Futures et l’ADVEPP, l’association de défense des victimes d’émanations de perchloroéthylène des pressings. Encore utilisés dans la quasi-totalité des pressings français, ce solvant est pourtant cancérogène, neurotoxique et très polluant pour l’environnement.
Le perchloroéthylène ou « perchlo » est un composé organique volatil essentiellement utilisé pour le nettoyage à sec de tissus et pour dégraisser des métaux. Encore utilisé dans plus de 90% des pressings, ce solvant est considéré comme cancérogène, mais aussi neurotoxique, hépatotoxique et néphrotoxique, capable de causer des troubles neurologiques, rénaux et hépatiques.
L’association RES considère que « les preuves de sa dangerosité ne sont désormais plus à démontrer, au vu des données épidémiologiques chez les travailleurs et les riverains, données cohérentes avec les très nombreuses données expérimentales sur le sujet ». Le mouvement de François Veillerette rappelle que le Centre International de Recherche contre le Cancer (CIRC) a classé le perchloroéthylène cancérogène probable chez l’homme.
15 000 personnes exposées en France
« Il est inacceptable qu’une telle substance continue d’être utilisée alors même que des alternatives existent » souligne le porte-parole de RES. Plusieurs cas d’intoxication y compris mortels ont été enregistré en France, comme celui de Mme Bernard à Nice en 2010 pour lequel le gérant du pressing vient d’être mis en examen. L’inhalation de ce composé peut provoquer une irritation des voies respiratoires et des yeux, des nausées, vertiges, somnolences, maux de tête et pertes de mémoire pouvant même être mortels. Le « perchlo » provoquerait même des risques accrus de schizophrénie.
En France, on estime que 15 000 personnes pourraient être exposées au « perchlo » au travail. Si son utilisation est encore quotidienne dans les pressings, des alternatives existent comme le nettoyage au mouillé, l’utilisation du silicone liquide, ou des procédés à base d’hydrocarbures et de dioxyde de carbone.
« Le gouvernement doit agir au plus vite en interdisant le perchloroéthylène dans les nouvelles installations de nettoyage à sec au lieu de croire à un usage contrôlé » affirme l’association. Les Etats-Unis ont interdit l’utilisation du « perchlo » dans les nouvelles installations dès 2006, l’interdisant pour l’ensemble des pressings à partir de 2020.
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