Après l’Autorité de sûreté nucléaire, la Cour des comptes et la commission ‘Energies 2050’, c’est désormais au tour de Greenpeace de publier aujourd’hui sa contre-expertise sur le nucléaire. Et contrairement aux autres rapports, l’organisation écologiste juge les installations nucléaires françaises vulnérables aux risques d’agressions internes et externes.
L’organisation écologiste Greenpeace publie donc aujourd’hui sa contre-expertise sur le nucléaire français, considérant que les rapports précédents comportent beaucoup de lacunes. Rédigé par deux experts, l’Américain Arjun Makhijani, président de l’Institut pour l’énergie et la recherche environnementale, et le Français Yves Marignac, directeur de l’agence d’information et d’études sur l’énergie Wise, cette contre-expertise revient sur les précédents rapports publiés sur le sujet, notamment par l’ASN et la Cour des comptes.
Des risques aussi réels qu’à Fukushima
Selon ces deux experts de Greenpeace, et contrairement à ce que l’on pouvait lire dans les précédents rapports, les réacteurs les plus récents seraient les plus vulnérables à des accidents tels que Fukushima, à savoir des agressions internes. Conçus pour résister aux agressions externes, ils auraient alors négligé le risque interne. Ainsi, le fait que les réacteurs de 900MW ne comportent qu’une simple paroi, à l’inverse des réacteurs plus puissants de 1.300 ou 1450 MW, pourrait poser problème en cas d’agressions internes, comme une explosion d’hydrogène. En cas d’accident entraînant une fusion du c?ur du réacteur aucun des 58 réacteurs nucléaires français en fonctionnement ne résisterait mieux que ceux de Fukushima : les risques de ruptures de confinement et de rejets radioactifs importants sont tout aussi réels qu’au Japon.
Le zirconium
Un autre point leur pose également problème, celui du zircaloy, composé principalement de zirconium. Ce matériau entrant dans la composition des gaines de combustibles, aurait jouer un rôle central dans les accidents de fusion et de production d’hydrogène qui ce sont produits à Fukushima ou encore à Three Mile Island en 1979. Les experts de Greenpeace déplorent alors que les autres rapports n’évoquent pas de solution alternative à ce composant. « Le rôle des matériaux de substitution devrait consister à éliminer ou largement réduire la génération d’hydrogène. Il en résulterait que la probabilité d’un accident grave avec des rejets radioactifs serait considérablement réduite. Un programme systématique de recherche et développement devrait être mis en place pour trouver un substitut au zircaloy avec pour objectif de significativement réduire la probabilité d’un accident grave entraînant la fusion du c?ur« , conclut le rapport.
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