Il y aura un avant et un après 2011. Sur fond de défiance du marché depuis la catastrophe de Fukushima, Areva a annoncé hier les pires résultats de sa jeune histoire, dévoilant une perte nette de 2,4 milliards d’euros l’année dernière, contre un bénéfice net de 883 millions en 2010.
2011 « Annus horribilis ». Jamais Areva n’avait connu une année aussi terrible. Entre l’accident de Fukushima Daiichi, les surcoûts du chantier de l’EPR finlandais et les lourdes dépréciations d’UraMin, sans parler de la succession difficile d’Anne Lauvergeon, le groupe nucléaire français a enregistré les pires résultats de sa jeune histoire.
« Dans un contexte difficile, la légère baisse du chiffre d’affaires en 2011 traduit la robustesse du modèle intégré d’Areva » a expliqué hier Luc Oursel, président d’Areva, se voulant rassurant. Difficile pourtant d’avoir le sourire chez Areva au regard de l’exercice 2011.
Né en 2011, le groupe nucléaire français a révélé hier une perte record de plus de 2,4 milliards d’euros pour son exercice 2011. Dans le même temps, le chiffre d’affaires a enregistré également une baisse cette fois légère, de 2,6% à près de 8,9 millions d’euros.
Catastrophe de Fukushima, affaire UraMin, départ d’Anne Lauvergeon?
Ces très mauvais chiffres s’expliquent en grande partie par une conjoncture exceptionnellement défavorable pour le groupe français. Areva a en effet enregistré une perte de valeur de 1,45 milliard d’euros dans sa branche Mines et de 474 millions d’euros au titre des activités chimie et enrichissement. Par ailleurs, le groupe a été contraint de passer une provision de 125 millions d’euros dans la branche Réacteurs et Services, en raison d’une baisse sensible de ses activités, conséquence directe de la catastrophe de Fukushima.
« Notre carnet de commandes de 45,6 milliards d’euros à fin 2011, en hausse significative au terme d’une année marquée par l’accident de Fukushima, confirme le dynamisme commercial du groupe auprès de ses clients et renforce d’autant la visibilité sur son niveau d’activité future » a déclaré hier Luc Oursel en commentant les résultats d’Areva. Malgré ses très mauvais résultats, Areva souligne la bonne tenue de sa trésorerie et « la maîtrise de son endettement ».
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