Par France Nature Environnement, qui profite de la Semaine sans pesticides pour alerter l’opinion publique sur les enjeux du traitement chimique dans l’agriculture, une question qui concerne en premier lieu la santé des agriculteurs eux-mêmes.
A l’occasion de la « Semaine sans pesticides », FNE demande aux candidats à la présidentielle de s’engager sur des mesures concrètes et met en avant deux chantiers prioritaires : le conseil aux agriculteurs et l’évaluation des produits.
La diminution de l’usage des pesticides n’est pas amorcée
Malgré le démarrage du plan Ecophyto, issu du Grenelle, qui vise à réduire de moitié l’usage des pesticides d’ici 2018, les résultats ne sont pas au rendez-vous. Entre 2008 et 2010, l’usage des pesticides en France a augmenté de 2,6% pour les traitements foliaires et de 7% pour les traitements de semences.
Conseiller ou vendre, il faut choisir
Les agriculteurs ne sont pas seuls responsables de cette situation. Pour recourir aux pesticides, ils sont conseillés, en grande majorité, par les coopératives et le négoce agricole dont on attend toujours un engagement concret dans la réduction de 50% des pesticides. Ils doivent donner la priorité à la qualité du conseil sur la course au chiffre d’affaires.
Pour Jean-Claude Bévillard, Vice-président en charge des questions agricoles à FNE : « A l’image de la séparation des rôles du médecin et du pharmacien pour les médicaments, nous proposons, en plus du plan Ecophyto, la mise en place de ?médecins des plantes’ chargés de conseiller les agriculteurs pour les traitements à réaliser sur leurs cultures, avec une prescription écrite. Cette mesure permettra de mettre en place un conseil véritablement indépendant de la vente.»
Réformer l’évaluation des risques pour la santé?
Le sondage CSA réalisé pour FNE avant le Salon de l’agriculture avait révélé que 73% des Français étaient inquiets de la présence éventuelle de pesticides dans leurs aliments.
A deux reprises, en février 2011 pour le Cruiser et en mars 2012 pour une formulation de Roundup, le Conseil d’état a indiqué au ministre de l’agriculture que l’évaluation d’impact était insuffisante. Pourtant, il n’est actuellement plus possible d’aller devant le Conseil d’Etat pour ce type de questions, celui-ci ayant été déclaré incompétent suite à une modification règlementaire en 2010 !
Pour Claudine Joly, chargée des pesticides à FNE : « Ces exemples montrent bien que, fondamentalement, l’évaluation des risques, préalable à la mise sur le marché des pesticides, est aujourd’hui insuffisante et doit être renforcée. »
?y compris celle des agriculteurs !
Jean-Claude Bévillard : « La condamnation récente de la société Monsanto pour l’intoxication d’un céréalier des Charentes, montre que l’impact des pesticides sur la santé des agriculteurs n’est plus un tabou. FNE espère que la création de l’association phyto-victimes accélérera la prise de conscience du monde agricole, victime d’un lobby intensif visant à étouffer autant que possible les alertes lancées à propos des risques encourus lors de la manipulation de ces produits. »
FNE demande aux candidats à la Présidentielle de s’engager pour un conseil indépendant et pour un renforcement de l’évaluation des risques préalable à la mise sur le marché de ces produits.
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