Les experts sont formels : la décennie à venir sera cruciale dans l’histoire de la planète. En effet, on est en passe d’atteindre des seuils au-delà desquels le réchauffement climatique sera irréversible. Il faut donc agir rapidement avant de franchir le point de non-retour.
La planète se rapproche dangereusement des seuils au-delà desquels les effets du réchauffement climatiques seront irréversibles. Pour Will Steffen, le directeur exécutif de l’Institut sur le changement climatique à l’Université nationale d’Australie, « nous nous trouvons dans la décennie cruciale. Si nous ne changeons pas de cap au cours de cette décennie, nous franchirons ces seuils« .
« Nous sommes au bord de changements majeurs« , ajoute-t-il. « Nous pouvons limiter la hausse des températures à deux degrés, ou franchir le seuil au-delà duquel le climat basculera dans un état considérablement plus chaud« , avec les conséquences qui vont avec, comme la fonte des glaces ou encore le dépérissement des forêts tropicales pour cause de sécheresse. Et, il est plus que temps d’agir, la banquise de l’ouest Antarctique a déjà perdu de sa surface, de même que l’inlandsis au Groenland.
La fonte du permafrost
Autre phénomène inquiétant, le fonte du permafrost, le sol gelé de Sibérie. Ce dernier libère alors dans l’atmosphère le carbone emprisonné par le gel. « Il y a là-bas environ 1.600 milliards de tonnes de carbone, soit deux fois la quantité qui se trouve dans l’atmosphère aujourd’hui, et les latitudes du Grand Nord connaissent actuellement les changements de températures les plus forts de toute la planète« , explique Will Steffen. Le pire scénario évoque que 30 à 63 milliards de tonnes de carbone pourraient être libérés dans l’atmosphère chaque année, à l’horizon 2040, et ce volume passerait entre 232 et 380 milliards de tonnes vers 2100.
Les forêts souffrent aussi. L’Amazonie risque de devenir de plus en plus sèche et on se rapproche dangereusement du point de non retour, celui à partir duquel cette vaste forêt cessera d’absorber le carbone et au contraire, en libèrera à son tour dans l’atmosphère. Si 1,6 milliards de tonnes ont été libérées dans l’atmosphère en 2005 par les forêts denses, 2,2 milliards de tonnes l’étaient en 2010, ce qui a réduit à néant dix années d’activité de « puits de carbone », a souligné Will Steffen.
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