L’OCDE a lancé hier une alerte sur la dégradation de l’environnement, à deux mois du Sommet de Rio. Si rien n’est fait, « les pressions exercées sur l’environnement produiront des dégradations insupportables d’ici 2050 » affirme l’organisation internationale.
Changement climatique supérieur à 2°C, surexploitation ou épuisement des réserves de poissons, augmentation des décès liés à la pollution de l’air urbain, appauvrissement de la biodiversité, 40% de la population mondiale située dans un bassin hydrographique soumis à un stress hydrique élevé, autant de signes tangibles de la dégradation en cours de l’environnement. Malgré les politiques publiques environnementales engagées notamment par l’Union européenne et certains pays dans le monde, la planète se dégrade rapidement.
« Dégradations insupportables » d’ici 2050 si rien n’est fait
L’OCDE a mené une recherche importante destinée à évaluer les effets de la croissance économique, à politique publique constante, sur l’environnement. Et pour l’Organisation de coopération et de développement économiques, la situation est grave au point de provoquer des « dégradations insupportables » d’ici 2050 si rien n’est fait dès aujourd’hui.
Malgré la crise économique, les émissions continuent à croître rapidement. Sans politiques de réduction plus ambitieuses, elles pourraient même doubler d’ici à 2050, en raison de l’accroissement de la demande en énergie de 80% dans la même période. Avec une concentration atmosphérique en gaz à effet de serre de 685 ppm équivalent CO2, la planète enregistrerait une hausse de température supérieure aux 2°C visés par la communauté internationale depuis le Sommet de Cancún en 2010.
Et côté biodiversité, les projections de l’OCDE sont également pessimistes. Elles prévoient un déclin de la biodiversité de 10 % de 2010 à 2050, avec de fortes pertes dans certaines parties de l’Asie, l’Europe et l’Afrique. Cette dégradation toucherait en particulier la forêt primaire, dont la surface continuerait à diminuer.
30% des poissons surexploitées
Dans le même temps, la pression des espèces invasives augmenterait. Aujourd’hui déjà, 30% des populations de poissons sont surexploitées ou épuisées, tandis que 50% sont en limite de renouvellement rappelle l’OCDE.
Et ce n’est pas tout. Les ressources en eau pourraient devenir un enjeu quotidien majeur pour 40 % de la population du globe. Sans changement de politique, l’OCDE prévoit que 3,9 millions de personnes, soit 40 % de la population mondiale, vivraient en 2050 dans des bassins hydrographiques soumis à un fort manque d’eau. De plus, la qualité de l’eau serait appelée à se dégrader, notamment hors des pays de l’OCDE avec des ressources en eaux souterraines qui continueraient à s’appauvrir en raison de leur surexploitation.
Conséquences directes de ces dérèglements, la concentration de la pollution dans l’air et dans l’eau pourrait augmenter encore davantage d’ici à 2050. Ainsi, le nombre de morts prématurées par exposition aux particules fines pourrait doubler pour atteindre 3,6 millions en 2050, principalement en Chine et en Inde.
Quelques signes d’espoir…
Seul signe d’espoir évoque par l’OCDE, les politiques publiques engagées dans la protection de l’environnement produisent des effets positifs. Ainsi, les concentrations de l’air en SO2, en NOx et en suies devraient continuer à baisser dans les pays de l’OCDE sur les prochaines décennies.
De même, les progrès dans les pratiques agricoles et dans le traitement des eaux usées devraient permettre de stabiliser la qualité des eaux de surface et des eaux souterraines. Par ailleurs, la communauté internationale s’est mobilisée en 2010 sur la biodiversité et a mis au point des outils juridiques et financiers pour la sauvegarder qui pourraient se révéler positifs à l’avenir.
Pour en savoir + : Consulter le rapport de l’OCDE
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