Après un automne et un hiver particulièrement secs, la sécheresse menace déjà dans de nombreux départements français. Le ministère de l’Ecologie a réuni hier la première Commission de suivi hydrologique de l’année 2012 en dressant un bilan « préoccupant sans être alarmant ».
Les mois de janvier à mars 2012 ont été marqués par un déficit pluviométrique important. Cette sécheresse hivernale fait suite à un automne 2011 déjà très sec sur la quasi totalité du territoire. Sans surprise, la situation hydrologique est déjà inquiétante en France, notamment dans le Bassin parisien, dans le Sud-Ouest et le Sud-Est.
Une grande majorité des réservoirs naturels d’eau (89%) affichent un niveau inférieur à la normale précise le BRGM. C’est le cas sur la plus grande partie du Bassin Parisien, sur le secteur du Rhône et dans le sud-ouest pour plusieurs grands aquifères souligne l’établissement public en charge des nappes phréatiques qui cite les nappes de Beauce, la nappe de la Craie en Touraine ou encore les nappes du bassin de la Garonne amont.
La première Commission de suivi hydrologique de l’année 2012 s’est réunie le 11 avril au ministère du Développement durable pour réaliser le bilan météorologique et hydrologique des dernières semaines et de l’hiver 2012. Cette réunion a permis de faire un point très précis sur les niveaux de précipitations, l’état des nappes phréatiques et des cours d’eau, bassin par bassin.
25% de l’hexagone en déficit pluviométrique
Pour cette Commission, le déficit pluviométrique de l’automne 2011 et de cet hiver est donc « préoccupant sans être alarmant ». Il est à l’échelle nationale proche de 25%, soit le niveau observé à la même date en 1990 (25%) ou 2005 (26%) mais sans atteindre le déficit historique de 1973 (28%) ou 1989 (29%).
La situation la plus problématique concerne la moitié ouest du pays et notamment le quart sud-ouest où le déficit pluviométrique est proche des records des 50 dernières années. La région Midi-Pyrénées est particulièrement touchée avec un déficit de 35% précise le ministère de l’Ecologie.
Le déficit des précipitations efficaces, qui servent habituellement en cette période à la recharge des nappes souterraines et à l’écoulement des cours d’eau, est encore plus marqué. Il en résulte des débits des cours d’eau particulièrement bas et des nappes souterraines dont la recharge sera quoi qu’il arrive limitée. La situation hydrologique en ce début de mois d’avril invite donc à une grande prudence pour cet été.
Mesures de restriction ou de limitation à prévoir
La pluviométrie des prochaines semaines sera très importante pour la suite de l’année hydrologique, les précipitations printanières et estivales pouvant limiter les conséquences de ce déficit. Les services de l’Etat restent vigilants quant à l’évolution de la situation et sont prêts à prendre toutes les mesures de restriction ou de limitation des usages de l’eau qui pourront s’avérer nécessaires.
Cette sécheresse précoce fait suite à une année déjà difficile et justifie une amélioration de la gestion de la ressource en eau dans les zones aujourd’hui en déséquilibre rappelle le ministère de l’Ecologie. La mise en ?uvre de la réforme de la gestion quantitative engagée depuis 2007 et des dispositions prévues par le plan national d’adaptation de la gestion de l’eau en agriculture en novembre 2011 doit permettre de poursuivre les économies d’eau et d’assurer l’équilibre entre les besoins et les ressources disponibles.
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