Une étude française publiée en mars dernier dans la revue britannique « Human reproduction », révèle la responsabilité de deux phtalates très répandus, le DEHP et le MEHP, dans la baisse de la fertilité chez les hommes. Ces composants chimiques contenus dans de nombreux plastiques seraient en effet à l’origine d’une chute importante de la production de testostérone.
Pour la première fois, une équipe de scientifiques français a réussi à établir l’existence d’un lien entre la baisse de la fertilité chez les hommes et l’exposition aux phtalates. Jusqu’à présent, ce lien n’avait été mis en évidence que chez les rats. Les phtalates intervenant dans la composition de très nombreuses matières plastiques, mais aussi de produits cosmétiques comme les shampoings, l’exposition de l’homme se fait alors par inhalation, ingestion ou encore par contact cutané.
30% de production en moins
Selon les conclusions de l’étude menée par Bernard Jegou, directeur de l’unité de recherche de l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale à Rennes, avec la collaboration de l’Institut national de la recherche agronomique de Toulouse et de l’Ecole nationale vétérinaire de Nantes, l’exposition de l’homme aux phtalates diminuerait ainsi de 30% la production de testostérone. Et, cette baisse de la testostérone peut avoir de multiples effets négatifs comme une baisse de la fertilité, de la libido, des perturbations de la puberté et elle peut même affecter le foetus in utero.
Interrogé sur France Inter, Bernard Jegou commentait les conclusions de son étude. « La première traduction à laquelle on pense est comme la testostérone est indispensable à la production de spermatozoïdes, chez les hommes qui ont déjà des difficultés à en produire l’exposition aux phtalates pourrait aggraver la situation« . Il espère alors tirer un signal d’alarme « qui doit être intégré par les agences gouvernementales afin de modifier la législation ».
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