L’Agence française du médicament a rendu un avis modéré sur le baclofène, un médicament prescrit initialement pour soulager certaines contractions musculaires, et utilisé aujourd’hui dans le traitement de l’alcoolisme. Si l’Afssaps admet l’usage du baclofène pour traiter l’addiction alcoolique, cette prescription ne doit nullement être généralisée et doit se faire au cas par cas.
L’agence française du médicament vient d’entrouvrir une porte pour le baclofène, un médicament utilisé dans le traitement de l’alcoolisme. Conçu en 1974 pour soulager certaines contractures musculaires, ce médicament s’est révélé être un soutien efficace pour certaines personnes alcooliques, souhaitant sortir de leur addiction. L’Afssaps reconnait alors que le baclofène apporte des « bénéfiques cliniques » à certains patients. Certaines études évoquent même un taux de succès de 58%.
Un usage au « cas par cas »
Tandis qu’en juin 2011 l’Afssaps avait émis une « mise en garde » au sujet de l’usage du baclofène dans le traitement des addictions alcooliques, cette position avait été jugée dissuasive par certains médecins, dont le Pr Granger, chef de service de psychiatrie. Ce dernier jugeait à l’époque que « retarder l’usage d’une molécule indispensable peut être aussi grave que de laisser commercialiser une molécule dangereuse. En nombre de morts, l’affaire baclofène risque d’être bien pire que le scandale du Mediator« .
L’Afssaps admet donc aujourd’hui un usage « au cas par cas » du baclofène dans le traitement de l’addiction alcoolique. Elle se refuse néanmoins à en généraliser l’usage, « l’efficacité du baclofène dans la prise en charge de l’alcoolo-dépendance n’est pas encore démontrée à ce jour« . Elle a toutefois autorisé en avril dernier le lancement d’une essai, baptisé « Bacloville », auprès de patients présentant une consommation d’alcool à haut risque.
Commentaires récents