Dans le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire publié aujourd’hui par l’Institut national de veille sanitaire, les médecins reviennent sur les dangers du bronzage artificiel et partent une nouvelle fois en guerre contre les « marchands de soleil ». Ils évoquent près de 80 morts chaque année en France, directement liés à ce type de pratique.
Les experts de l’Institut national de veille sanitaire partent une nouvelle fois en guerre contre les « marchands de soleil« . Dans leur dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire, publié aujourd’hui, ils reviennent en effet sur les dangers des cabines de bronzage, mais aussi sur les effets cancérogènes des UV. « Une séance dans une cabine de bronzage en France, c’est l’équivalent d’une exposition de même durée au soleil de midi, sur une plage des Caraïbes et sans protection solaire« , expliquent-ils.
Des personnes inconscientes
Médecins et chercheurs reviennent à la charge après l’échec des campagnes de prévention déjà effectuées en la matière.Ils déplorent avant tout « l’insouciance du vacancier qui oublie le port de vêtements protecteurs ou les applications de crème solaire » mais pointent surtout du doigt « l’inconscience de la personne qui s’expose aux UV artificiels ». Ils dénoncent également le manque d’information délivrée par les professionnels du bronzage, ainsi que « la réglementation peu contraignante qui délègue une part importante du contrôle des risques sanitaires aux personnes qui tirent profit » de ce commerce.
Dans le BEH, les experts tentent alors de démonter toutes les idées reçues sur le bronzage artificiel. Ainsi, contrairement à ce que l’on peut entendre parfois, il ne prépare pas la peau au soleil, il ne peut être utilisé comme source de vitamine D et n’exerce pas d’effet protecteur sur l’incidence de certains cancers con cutanés, comme le cancer du colon. « Le corps médical ne peut que tirer la sonnette d’alarme en rappelant qu’il n’y a aucun bénéfice pour la santé à s’exposer aux UV artificiels. En revanche, les dangers sont bien réels » expliquent les Pr Jean Civatte et Jacques Bazex, deux des auteurs de la publication qui plaident en faveur d’une interdiction progressive de ce type de pratique.
Près de 80 morts par an
Pour illustrer leurs propos, ils rappellent que chaque année en France, 10.000 nouveaux cas de mélanome, cancer de la peau le plus courant, sont déclarés, et près de 1.600 sont mortels. S’agissant de l’impact sanitaire des cabines de bronzage sur les 30 prochaines années, les experts estiment qu’entre « 566 et 2.288 décès sont attendus si les expositions des Français aux cabines UV ne changent pas « . Cela pourrait alors représenter pas loin de 80 morts par an.
Commentaires récents