Invité à témoigner hier devant une commission d’enquête parlementaire indépendante, Naoto Kan, l’ex-premier ministre japonais, en poste au moment de la catastrophe de Fukushima, a reconnu la responsabilité de l’Etat dans cet accident. Il estime toutefois avoir fait son possible pour gérer la crise, en dépit de quelques cafouillages.
Naoto Kan, ex-Premier ministre japonais, a donc été convoqué hier par une commission d’enquête parlementaire indépendante pour s’exprimer sur la catastrophe nucléaire de Fukushima. Mis en cause dans le contrôle de cet accident, il reconnait alors la responsabilité sur l’Etat. « Puisque l’accident est intervenu dans une centrale résultant de la politique étatique, la responsabilité première en revient à l’Etat« , déclarait-il devant la commission. »Je voudrais renouveler mes excuses pour ne pas être parvenu à stopper la crise« , ajoute-t-il.
Quant à la gestion de la crise, Naoto Kan confesse quelques cafouillages, et notamment des décisions prises tardivement. La commission est en effet revenue sur certains points précis comme le retard de ventilation pour éviter les explosions d’hydrogène, l’intention de Tepco de quitter le site en péril et surtout de refuser l’aide technique des Etats-Unis, mais aussi sur sa visite de la centrale du 12 mars au matin.
Une confiance ébranlée
« Je suis allé à la centrale car je voulais voir directement la situation. Il y a eu des débats sur cette question, mais j’ai jugé qu’il était important que je voie pour mieux gérer la crise« , réplique l’ex-Premier ministre qui ajoute avoir manqué d’informations sur la situation dans un premier temps. Naoto Kan a ensuite ordonné à Tepco de ne pas quitter les lieux, cette volonté de l’opérateur a alors « été le détonateur pour créer le 15 mars une cellule au sein du gouvernement afin de piloter la gestion de l’accident« . « A partir de ce moment, la collecte d’informations s’est mieux déroulée« .
L’ancien Premier ministre a également voulu rendre un hommage aux hommes qui ont ?uvré au sein de la centrale pour tenter de contenir l’accident et remercié « avec respect les personnes qui, à la centrale, ont fait tout leur possible pour éviter que l’accident ne s’aggrave davantage« . Mais l’expérience a changé la façon de voir de l’homme qui auparavant fervent défenseur de l’énergie nucléaire, avoue aujourd’hui « avoir compris avoir l’expérience du 11 mars que ma façon de penser, ma confiance envers l’exploitation de l’énergie nucléaire n’était pas juste« .
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