C’est une première mondiale qui redonne espoir à de nombreuses personnes. Timothy Brown, un séropositif américain, victime d’une leucémie, est le premier malade du sida guéri, après avoir reçu en 2007 une greffe de cellule-souches. De nouvelles perspectives s’ouvrent alors pour les chercheurs.
Invité du 17e International symposium HIV et Emerging infectious diseases de Marseille la semaine dernière, Timothy Brown, a témoigné devant les médecins réunis, de son incroyable expérience. Il est en effet à ce jour, le seul malade du sida a être entièrement guéri. Séropositif depuis 1995, cet américain est victime d’une leucémie en 2006. Et, tandis que ses médecins lui prédisent une mort certaine, il se rend en 2007 à Berlin pour y subir une greffe de cellule-souches.
Le Dr Gero Hütter, hématologue à l’hôpital universitaire de la Charité à Berlin, s’intéressait déjà à la recherche cellulaire avant qu’on lui présente Timothy Brown. Il cherche alors un donneur de moelle osseuse porteur d’une mutation génétique propre à 1% de la population blanche et touchant le récepteur CCR5-d32, permettant aux porteurs de s’immuniser contre le VIH.
Le virus indétectable
Après deux greffes de moelle, Timothy Brown guéri non seulement de sa leucémie, mais au bout de 600 jours, la charge virale du VIH est devenue indétectable et son taux d’anticorps a baissé à un point tel que le virus semble avoir complètement disparu. Disparition confirmée ensuite par diverses biopsies.
Alors, si ce n’est qu’un début, cette expérience peut redonner de l’espoir aux malades, et surtout orienter les recherches des scientifiques vers de nouvelles thérapies.Pour la première fois, des médecins, dont l’organisateur du colloque de Marseille, le Dr Alain Lafeuillade, du service d’infectiologie à l’hôpital Sainte-Musse de Toulon, peuvent envisager l’éradication, dans un plus ou moins long terme de la maladie.
Le Dr Gütter reste néanmoins prudent, considérant que ses recherches ne pourront offrir des perspectives de guérison aux 34 millions de malades recensés dans le monde. « Il n’y aurait pas assez de donneurs pour les traiter« , explique-t-il. Par ailleurs, Timothy Brown est également revenu sur les difficultés liées au traitement. Une complication neurologique lui a en effet provoqué des troubles de la mémoire et du langage.
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