La mutation vers une économie plus verte pourrait générer 15 à 60 millions d’emplois supplémentaires dans le monde, et sortir des dizaines de millions de travailleurs de la pauvreté d’ici 2030, affirme un nouveau rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement, qui veut intégrer une dimension sociale à la croissance de demain.
« Le modèle actuel de développement s’est révélé inefficace et non viable, non seulement pour l’environnement, mais aussi pour les économies et les sociétés », affirme Juan Somavia, Directeur général du PNUE. « Nous avons urgemment besoin de passer à un développement durable mondial plaçant les hommes et la planète au centre des politiques » déclare le patron de la division Environnement de l’ONU.
« La prochaine Conférence des Nations Unies « Rio +20 » sera un moment crucial pour valider l’intégration de la valeur sociale à toute stratégie futur de développement » précise le patron du Programme des Nations Unies pour l’environnement. Le rapport publié en partenariat avec le bureau international du travail (BIT) fait à nouveau le constat des dégâts causés à l’environnement mais aussi à l’emploi et aux populations les plus démunies par le modèle de développement actuel.
Au moins 1,5 milliard de travailleurs concernés
Publié près de 4 ans après la première étude Initiative Emplois verts du PNUE, le rapport 2012 se penche sur l’impact que le verdissement de l’économie pourrait avoir sur l’emploi, la croissance et le développement durable en général. Au moins la moitié de la population active mondiale soit l’équivalent de 1,5 milliard de personnes, seront touchés par la transition écologique affirment les experts.
Le rapport rappelle que des dizaines de millions d’emplois ont déjà été créés par cette transformation. Par exemple, le secteur des énergies renouvelables emploie aujourd’hui près de 5 millions de travailleurs, un chiffre qui a doublé de 2006-2010 et qui progresse de 20% chaque année. L’efficacité énergétique est une autre source importante d’emplois verts, en particulier dans le secteur de la construction, le secteur le plus touché par la crise économique souligne le PNUE.
S’agissant des métiers liés à l’exploitation des forêts, près de 8 millions d’emplois pourraient voir le jour grâce aux 30 millions de dollars investis chaque année pour lutter contre la déforestation et la dégradation des forêts. Les métiers de la protection de la biodiversité occupent déjà 14,6 millions de personnes en Europe, de façon directe ou indirecte et ceux de la rénovation des bâtiments, qui ont mobilisé ces dernières années 100 milliards de dollars d’investissements, ont permis la création de 300.000 emplois par an en Allemagne rappelle le rapport.
8 secteurs clés dont l’agriculture
A titre d’exemple, rien qu’aux États-Unis, trois millions de personnes sont employées dans les biens et services environnementaux. En Espagne, désormais plus d’un demi-million de postes ont été créés dans ce secteur. Si la balance se révèle globalement très positive, la transition verte est cependant négative pour certains secteurs comme celui de la pêche qui devrait voir ses effectifs fondre au rythme du ralentissement des captures.
Bien que les changements impacteront toute l’économie, huit secteurs clés sont appelés à jouer un rôle central dans cette transition verte : l’agriculture, la foresterie, la pêche, l’énergie, des ressources importantes de la fabrication, le recyclage, la construction et de transport.
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