Dans un article publié hier, le Parisien revient sur les dangers du Diesel, véritable bombe à retardement selon des experts automobiles français. Si elle est clairement moins visible qu’autrefois, la pollution créée par les moteurs Diesel n’en demeure pas moins dangereuse, bien au contraire.
Très prisés par les consommateurs compte tenu du moindre coût à la pompe et des moindres émissions de CO2, les véhicules Diesel représentent aujourd’hui plus de deux tiers des ventes de véhicules pour particuliers en France. Mais cette tendance pourrait s’amoindrir avec la prise de conscience des dangers que représentent les moteurs Diesel. En effet, si le HDi ou le CDI ont fait les beaux jours des constructeurs automobiles, une enquête sur les problèmes de santé publique qu’ils provoquent, publiée mardi dans le Parisien, pourrait leur porter un coup très rude.
Selon cette enquête, en dépit des progrès des pots catalytiques ou des filtres à particules, et autres pièges pour les oxydes d’azote, les NOx, installés sur les véhicules Diesel, on s’orienterait vers un « scandale de santé publique comparable à celui de l’amiante en son temps« , écrit le quotidien. 42.000 morts seraient provoquées chaque année en France par les fines particules issues des moteurs Diesel. Et, en 2000, des chercheurs de l’hôpital Karolinska de Stockholm en Suède avaient constaté que chez les personnes fortement exposées aux particules diesel, de part leur activité professionnelle, l’augmentation du risque de souffrir d’un cancer du poumon équivalait à celui favorisé par l’inhalation de fibres d’amiante.
« C’est criminel »
Bruno Guibeaud, le président d’Europe Qualité Expertise, un des principaux groupements d’experts automobiles français explique que « la pollution est moins visible qu’autrefois, quand le Diesel fumait noir, mais les particules fines et les gaz NOx sont toujours là et tuent tous les jours« . « Le Diesel en ville aujourd’hui est une gigantesque bombe à retardement. ceux qui roulent peu, moins de 10.000 km, par an, et ils sont nombreux, ne devraient jamais rouler avec un Diesel. C’est criminel« , s’exclame-t-il dans les colonnes du Parisien.
Un point de vue qui n’est évidemment pas partagé par les constructeurs. Contacté par le quotidien, PSA dénonce de telles affirmations. « Aujourd’hui, le filtre à particules arrête tout! Ce qui passe à travers n’est pas mesurable« , explique Patrice Marez, directeur de la conception des moteurs chez PSA. Renault de son côté se montre plus modéré. « Pour nous, le Diesel est adapté aux gros rouleurs, car c’est sur les longues distances que les dispositifs comme le filtre à particules sont efficaces. Mais il montre ses limites dans les centres urbains. Ici, l’électrique est la solution« .
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