Shell voit son permis de forer en Guyane suspendu

La ministre de l’Ecologie, Nicole Bricq a décidé de suspendre la campagne d’exploration pétrolière off-shore de Shell en Guyane. Une décision qui laisse la compagnie pétrolière stupéfaite et marque la nouvelle ligne politique du ministère.

Nicole Bricq a donc annoncé hier sa décision de « remise à plat » des permis de forage exploratoires de Shell au large des côtes guyanaises. « Je remets à plat tous les permis en parfaite harmonie avec le ministre Montebourg (…) Je remets donc à plat le permis de la société Shell en Guyane« , expliquait-elle hier lors d’une conférence de presse.

Jusqu’à présent, Shell disposait depuis 2001 d’un permis de recherche au large des côtes de la Guyane française. Prolongé à trois reprises, ce permis devait  arrivé à expiration en 2016. Le pétrolier n’attendait plus que des arrêtés préfectoraux de prescriptions techniques pour pouvoir démarrer.

Une prise en compte insuffisante

La décision de la ministre a alors été fondée sur la prise en compte des problématiques environnementales qui n’a selon elle pas été « satisfaisante ». Shell comptait mener en Guyane une campagne de recherche d’hydrocarbure par ondes sismiques. Or Shell explique dans son étude d’impact que  « pour des raisons de hauteur d’eau et de pénétration suffisante des ondes dans les formations géologiques, l’intensité des ondes est très élevée ». Et, si Shell concède que ces ondes n’auraient qu’un impact au mieux moyen à fort sur les cétacés, la fédération Guyane Nature Environnement ou encore Greenpeace n’étaient pas du même avis.

Shell est toutefois stupéfait par la décision de la ministre. « C’est vraiment très surprenant si l’on considère le soutien qu’il y a eu à ce projet au niveau régional en Guyane, et compte tenu de l’opportunité majeure que cela représente pour la France et pour la Guyane française en particulier« , confie un porte-parole du pétrolier à l’AFP.

Nicole Bricq juge également le code minier en vigueur, « inadapté et obsolète« , un jugement qui suscite l’incompréhension du pétrolier. « Nous ne voyons pas, nous, comment la révision du code minier peut interférer avec ce projet, pour nous tout était sur les rails, nous attendions juste les prescriptions techniques (…) qui nous autorisait à faire les forages« , ajoute-t-on chez Shell.

 

  • facebook
  • googleplus
  • twitter