L’Anses vient de publier un premier point d’étape sur les risques et les bénéfices nutritionnels des édulcorants intenses en période de grossesse. Sans conclure à leur nocivité, les experts estiment qu’ils ne présentent « aucun intérêt nutritionnel » pour la femme enceinte.
Suite à un premier avis rendu en mars 2011 commentant 2 études s’intéressant aux effets sanitaires d’édulcorants intenses, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail s’était auto-saisie de l’évaluation des risques et bénéfices nutritionnels de l’ensemble des édulcorants intenses. Cette évaluation est en cours et un premier point d’étape vient d’être publié lundi.
Aucun bénéfice nutritionnel
S’intéressant spécifiquement aux effets de la consommation des édulcorants chez la femme enceinte, le travail des experts de l’Anses « ne permet pas de conclure sur un risque potentiel » de ces substances sucrées, faute d’un nombre suffisant d’études chez la femme enceinte. En ce qui concerne le bénéfice, « aucun intérêt nutritionnel propre à la consommation d’édulcorants intenses pendant la période de grossesse n’a été démontré » affirme l’agence.
Très mobilisé sur la question, le Réseau Environnement Santé salue cette prise de position tout en regrettant cependant que l’Anses n’aille « pas jusqu’au bout de sa logique ». Pour l’association, « dans la mesure où cette substance n’a pas de bénéfice nutritionnel, le risque est encore moins acceptable ».
Et pour le RES, le risque de l’aspartame est aujourd’hui « suffisamment démontré » par l’étude d’Haldorsson publiée en septembre 2010 dans l’American Journal of Clinical Nutrition. Cette étude menée auprès d’une très large cohorte de 59 334 femmes enceintes danoises met clairement en évidence que le risque de naissance prématurée augmente à partir de la consommation d’une boisson gazeuse avec édulcorants par jour (+ 27%) rappelle le collectif en guerre également contre le Bisphénol A.
Risque de naissance prématurée
Pire, l’augmentation du risque serait même de 78% au dessus de 4 consommations de boisson gazeuse avec édulcorants par jour. Ce phénomène n’est pas retrouvé pour la consommation de boissons gazeuses sans édulcorants.
Et le RES évoque également le risque cancérogène par ailleurs suspecté de l’aspartame à partir des études sur le rat et la souris menées par l’Institut Ramazzini. Sur la base de ces études, en appliquant les règles habituelles en la matière, la Dose Journalière Admissible (DJA) fixée aujourd’hui à 2 400 mg pour une personne de 60 kg, devrait être abaissée d’un facteur 2000.
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