L’ASN a présenté ce matin son Rapport sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2011. L’occasion pour son directeur de faire un point sur les suites des Évaluations Complémentaires de la Sûreté (ECS) des installations nucléaires conduites après l’accident de Fukushima.
A l’occasion de la présentation de son rapport sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2011, André-Claude Lacoste, le président de l’ASN, est revenu sur la catastrophe de Fukushima, « cet événement nous rappelle que, malgré les précautions prises, un accident ne peut jamais être exclu« . Il considère que le retour d’expérience complet de l’accident pourrait prendre jusqu’à 10 ans.
L’ASN explique alors que dès le printemps 2011, des actions majeures ont été entreprises par l’ASN à la suite de l’accident, et notamment une campagne d’inspections ciblées et une démarche d’évaluations complémentaires de sûreté des installations nucléaires civiles françaises en vue d’améliorer la sûreté. Cette démarche d’évaluation répond à la fois à la demande du Premier ministre de réaliser un audit de la sûreté des installations nucléaires sur le territoire national et du Conseil européen.
32 décisions
Après la publication le 3 janvier 2012 des conclusions des ECS conduites en 2011, l’ASN a pris, le 26 juin dernier, 32 décisions fixant chacune une trentaine de prescriptions complémentaires relatives aux centrales nucléaires d’EDF, aux installations d’AREVA et à certains réacteurs du CEA. Les mesures prises vont conduire à un renforcement significatif des marges de sûreté au-delà de leur dimensionnement.
Ces décisions imposent ainsi aux exploitants des travaux considérables impliquant notamment un investissement particulier en matière de ressources humaines et de compétences. Ces travaux ont déjà débuté pour certains exploitants et s’étendront sur plusieurs années. Pour les mesures les plus complexes, dont les échéances sont les plus lointaines, les décisions imposent des mesures transitoires.
Un « noyau dur«
En particulier, les exploitants vont devoir mettre en place un « noyau dur ». Ainsi, tous les sites devront disposer d’une organisation et de locaux de crise robustes résistant à la survenue d’un évènement de grande ampleur touchant plusieurs installations. Pour les centrales d’EDF, le « noyau dur » devra comprendre des moyens électriques « bunkerisés » qui doivent être en place partout avant 2018 ; dès la fin 2013, des groupes diesel de secours supplémentaires devront être installés.
Pour ce « noyau dur », tous les exploitants doivent remettre le 30 juin 2012 un dossier détaillé présentant les matériels à ajouter et les échéances associées. L’ASN évaluera le contenu technique de ces dossiers, avec l’appui de l’IRSN, pour le début de l’année 2013.
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