Quinze ans après son interdiction, l’amiante est malgré tout toujours présente dans certaines régions et notamment à Caligny dans l’Orne, où la dépollution des usines d’amiante tarde. Les poussières continuent de voler à chaque coup de vent, et viennent arroser les habitations voisines.
A Caligny dans l’Orne, l’industrie de l’amiante a connu de beaux jours. Mais, depuis quinze ans et l’interdiction de l’amiante en France, les quelques dizaines d’usines ont été abandonnées. Un problème subsiste alors, celui de la dépollution des anciens sites industriels qui tarde à venir. « Ça devient vraiment urgent. Le plus inquiétant, c’est la poussière d’amiante de l’usine envoyée à chaque coup de vents un petit peu partout« , confie à l’AFP une voisine de l’ancienne filature d’amiante de Ferodo-Valeo à Caligny, également présidente de l’association « Pour une vie sans amiante ».
Encore 10 à 20 morts chaque mois
Dans l’attente d’une dépollution en bonne et due forme, « des éboulements successifs des murs soulèvent régulièrement des nuages de poussière d’amiante« , ajoute-t-elle. Les bâtiments à l’abandon depuis quinze ans se délabrent dangereusement, menaçant la santé des riverains. Pour rappel, le site était autrefois appelé « vallée de la mort » en raison du nombre important de décès inexpliqués parmi la population. Et, selon l’Association locale des victimes de l’amiante, l’amiante tuerait encore entre 10 et 20 personnes chaque mois.
Au-delà des poussières, il existe également un problème de contamination de l’eau du Noireau qui arrose la région. L’eau du cours d’eau contiendrait en effet des fibres d’amiante. Quant à l’eau du robinet, elle reste pour l’instant saine mais le député Yves Gasdoué, déplore que « s’il y en avait, la distribution serait toujours autorisée, ce que je trouverais contraire au principe minimal de précaution. Aujourd’hui, seule la fibre libre dans l’air est réglementée« .
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