L’enquête HBSC menée dans une quarantaine de pays, en France par le service médical du rectorat de Toulouse, passe au crible le comportement santé des adolescents de 11 à 15 ans. Les résultats publiés la semaine dernière permettent alors d’établir une cartographie des comportements des jeunes, ainsi que leur évolution.
L’enquête HBSC est l’une des seules études sur les comportements de santé des jeunes de 11 à 15 ans. Réalisée tous les quatre ans dans plus de 40 nations à partir du même questionnaire, cette enquête permet de mesurer l’évolution des perceptions et comportements des adolescents et d’effectuer des comparaisons internationales. Outre les 60 questions communes à tous les pays participants, la France a fait le choix d’interroger les adolescents sur leur consommation de médicaments, de tabac et de drogues illicites, sur le handicap et les maladies chroniques. En 2010, y ont été ajoutées des questions spécifiques sur la vie scolaire (redoublement, moyenne des résultats scolaires), la sexualité (sexe du premier partenaire, moment du premier rapport sexuel) et le sommeil (heures de lever et de coucher).
L’influence des nouvelles technologies
Parmi les thèmes abordés lors de cette étude, on retrouve l’influence des nouvelles technologies de l’information et de la communication, les TIC, sur la sphère sociale des adolescents. Facebook, Twitter, Internet, téléphones portables? les 11/15 ans ont appris à vivre avec le web 2.0. Parfois diabolisées ou mal comprises des adultes, ces technologies sont une donnée clef de cette génération. Les nouveaux résultats de l’étude HBSC 2010 permettent notamment d’observer l’influence de l’utilisation de ces médias sur les comportements des adolescents. Internet, les portables sont autant de moyens de communiquer avec ses amis. Et l’une des conséquences directes de ces échanges est que les jeunes sortent un peu moins le soir pour retrouver leurs amis. Leur vie amicale est également plus riche puisque 93% des adolescents ont au moins 3 véritables amis.
Néanmoins, si les TIC ont des effets positifs sur la diversité des amitiés garçons et filles sont plus mélés, elles ne semblent toutefois pas avoir permis de rompre l’isolement de certains adolescents. Une petite minorité (moins de 2%) n’a pas d’amis, chiffre identique à 2006.
Sexualité
S’agissant de la sexualité, selon les chiffres de 2010, la sexualité des adolescents a peu évolué. Près d’un élève sur cinq en 4ème et 3ème a déjà eu un rapport sexuel, les garçons étant plus nombreux que les filles (22% vs 14%). Globalement, les jeunes gardent une bonne impression de leur première fois, seuls 2 % n’en avaient pas envie au moment où elle a eu lieu. Malgré les craintes nourries par certains éducateurs d’une sexualisation précoce liée notamment à une plus large diffusion de la pornographie grâce aux TIC, ces proportions, avec 9 % des garçons et 4 % des filles déclarant des rapports avant 13 ans, et 25,5 % des garçons (respectivement 14 % des filles) avant 15 ans, sont restées stables au cours des dernières années. Les pratiques effectives des jeunes ne semblent pas s’être profondément modifiées ces dernières années.
Une des conséquences les plus marquantes de cette arrivée des TIC se fait sur le sommeil des ados. Ceux qui disposent d’une télévision dans leur chambre, d’un ordinateur ou d’un téléphone équipé d’internet ont ainsi un temps de sommeil plus court. A l’inverse, chez les jeunes qui lisent le soir, le temps de sommeil est plus long.
Alcool
Alimentation, alcool, drogue, tabac, sport? de nombreuses premières habitudes, bonnes ou mauvaises, se créent au collège. On voit par exemple pour le tabac, que les années collèges sont marquées par une forte expérimentation : 30 % des collégiens avouent avoir essayé de fumer. Cette tendance progresse nettement de la 6ème (13 %) à la 3ème (52%). En 3ème, 16% d’entre eux fument déjà quotidiennement.
Au collège, l’alcool reste le produit psychoactif le plus souvent expérimenté puisque sept collégiens sur dix déclarent en avoir déjà bu au cours de leur vie. L’expérimentation de l’alcool déjà élevée à l’entrée du collège avec 53 % d’expérimentateurs, continue de progresser au cours de ces quatre années. Elle concerne 83 % des élèves de 3ème.
Si le collège ne paraît pas être une période spécifique pour découvrir l’alcool, c’est une période où l’abus d’alcool augmente fortement. Ainsi, toutes classes confondues, environ un collégien sur six dit avoir déjà connu au moins une ivresse alcoolique. En 2010, un collégien sur dix a déjà expérimenté le cannabis. Cette tendance est particulièrement marquée chez les élèves de quatrième (11 %) et de troisième (24 %), en comparaison des élèves plus jeunes (1,5 % en sixième et 4% en troisième).
Une alimentation plus saine
Même si les adolescents ont tendance à adopter des comportements plus négatifs pour leur santé, certains repères sont en amélioration. Par exemple, on observe globalement une augmentation de la consommation quotidienne des fruits (39% en 2010 vs 31% en 2006) et légumes (45 %en 2010 vs 42 % en 2006) chez les adolescents.
La consommation de sucreries a baissé chez les ados passant de 28% en 2005 à 24% en 2010. Les filles en étant les plus consommatrices (24 % chez les garçons vs 26 % chez les filles). Concernant la consommation de boissons sucrées, environ un quart des jeunes déclare en boire quotidiennement, sans évolution depuis 2006. Les garçons sont plus consommateurs de sodas que les filles (30 % chez les garçons vs 24 % chez les filles).
Finalement, les filles ont généralement de meilleures habitudes alimentaires et font plus attention à ce qu’elles mangent. Toutefois, elles sont aussi plus nombreuses à s’investir dans une démarche de contrôle du poids, en particulier à travers un régime.
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