Deux spécialistes de la santé, les Dr Philippe Even et Bernard Debré, lancent un nouveau un pavé dans la mare pharmaceutique, en publiant aujourd’hui un ouvrage sur l’inefficacité, voire la dangerosité de certains médicaments, distribués actuellement sur le marché français. Selon eux, un médicament sur deux serait même inutile.
Le Nouvel Observateur publie aujourd’hui des extraits de l’ouvrage écrit conjointement par les professeur Philippe Even, directeur de l’Institut Necker et Bernard Debré, le « guide des 4.000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux« . Selon ces deux spécialistes de notre santé, la moitié des médicaments actuellement distribués sur le marché français seraient inutiles, « 20% mal tolérés, 5% potentiellement très dangereux, mais incroyable paradoxe, 75% sont remboursés« .
« Dangereux, inutiles ou inefficaces«
Pour aboutir à cette conclusion, les deux auteurs se sont appuyés sur leur expérience, mais également sur l’analyse de milliers de publications sur le sujet. « Ce livre aurait du être écrit il y a au moins 30 ans par les agences de l’Etat chargées d’informer le citoyen sur la valeur des médicaments. Il n’a pas été, c’est regrettable« , confie le Pr Even. Et, cette situation a des répercussions économiques puisque le déremboursement des médicaments jugés inutiles rapporterait entre 10 et 15 milliards d’euros à la Sécurité sociale. Une des solutions pour renflouer les caisses vides serait alors de retirer du marché ces médicaments « dangereux, inutiles ou inefficaces« .
Dans la ligne de mire des auteurs, on trouve notamment les statines, des médicaments contre le cholestérol, « complètement inutiles » mais consommés par 3 à 5 millions de personnes et qui coutent 2 milliards d’euros par an à la Sécu.
L’industrie pharmaceutique en question
Le Pr Even s’en prend alors à l’industrie pharmaceutique, « je crains que ce soit avant tout lié à l’incompétence, arrosée par la corruption assurée par l’industrie pharmaceutique pour se procurer les 20% de bénéfices qu’elle s’accorde chaque année (…) En trois ans et demi, elle double son capital et elle le quadruple en sept ans« . « L’industrie pharmaceutique est la plus lucrative, la plus cynique, la moins éthique de toutes les industries« , ajoute-t-il.
De son côté, l’industrie pharmaceutique ne voit pas d’un très bon ?il la publication d’un tel ouvrage qui « contribue à alarmer inutilement les malades et risque de les conduire à arrêter de leur propre chef des traitements pourtant adaptés aux maladies dont ils souffrent« , s’insurge le Leem, fédération professionnels des industriels du médicament.
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