« Les résultats sont alarmants » affirme d’emblée Gilles-Eric Seralini, chercheur à l’Université de Caen. Le scientifique a dirigé une étude qui vient de révéler la très forte toxicité des OGM sur des rats nourris pendant 2 ans avec un maïs génétiquement modifié.
« Les OGM sont des poissons » déclare sans ambages, le président du Comité de recherche et d’information indépendante sur le génie génétique, dans le Nouvel observateur. Il faut dire que les résultats de son étude a de quoi faire frémir, révélant la très forte nocivité des OGM sur la santé des rats.
Publiée dans la Revue internationale de toxicologie alimentaire « Food and Chemical Toxicology », l’étude française s’est intéressée aux effets des organismes génétiquement modifiés sur la santé de rats nourris pendant 2 ans avec un maïs OGM. L’équipe de Gilles-Eric Seralini a nourri 200 rats avec un maïs OGM NK603, traité dans certains cas avec l’herbicide Roundup, commercialisé par le groupe américain Monsanto.
2 à 3 fois de tumeurs
Et les résultats de cette étude sont effrayants. La consommation de ce maïs OGM serait responsable de « 2 à 3 fois plus de tumeurs chez les rats traités des deux sexes » précise le scientifique français. Cette toxicité impressionnante serait même à l’origine d’un taux de mortalité de 2 à 3 supérieur chez les femelles traitées.
Les rats nourris au maïs OGM auraient été victimes de nombreux tumeurs, certains plus grosses que des balles de ping-pong. « Même à faible dose, l’OGM étudié se révèle lourdement toxique et souvent mortel pour des rats » souligne le Nouvel observateur. Et cette toxicité est généralisée, tous les groupes de rats étudiés étant victimes d’une multitude de pathologies lourdes dès le 13e mois de l’expérience, précise le site du magazine.
« Pour la première fois au monde, un OGM et un pesticide ont été évalués pour leur impact sur la santé plus longuement que les agences sanitaires, les gouvernements et les industriels ne l’ont fait », affirme le professeur Seralini. « Ce sont les meilleurs tests qu’on peut avoir avant d’aller tester chez l’homme » déclare le spécialiste.
L’Anses saisi
Réagissant aujourd’hui à la publication de cette étude très inquiétante, Marisol Touraine, Delphine Batho et Stéphane Le Foll viennent d’annoncer la saisie immédiate de l’Anses, l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire. Les ministres précisent qu’ils demanderont également une analyse par le Haut Conseil des Biotechnologies mais aussi à l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments.
En fonction de l’avis de l’agence sanitaire française, le gouvernement demandera aux autorités européennes de prendre « toutes les mesures nécessaires en termes de protection de la santé humaine et animale », mesures qui pourront aller jusqu’à suspendre en urgence l’autorisation d’importation dans l’Union européenne du mais NK 603, dans l’attente d’un réexamen de ce produit sur la base de méthodes d’évaluation renforcées, précise le ministère de l’Ecologie.
« Cette étude semble confirmer l’insuffisance des études toxicologiques exigées par la règlementation communautaire en matière d’autorisation de mise sur le marché de produits transgéniques » avance le gouvernement. « Elle valide la position de précaution prise par le gouvernement français sur le moratoire des cultures OGM » rappelle le gouvernement Ayrault.
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