Les aficionados peuvent souffler. La corrida est belle et bien compatible avec la République française. Ainsi en a décidé aujourd’hui le Conseil constitutionnel, qui avait été saisi en juin dernier sur une question prioritaire de constitutionnalité posée par l’association « Comité radicalement anti-corrida Europe » et l’association « Droits des animaux ».
Les sages de la rue de Montpensier se sont donc prononcés en faveur des courses de taureaux, qui bénéficient d’une exception au respect de principe du premier alinéa de l’article 521-1 du code pénal qui réprime les sévices graves et les actes de cruauté envers un animal tenu en captivité. Cette exclusion est limitée aux cas où une tradition locale ininterrompue peut être invoquée, comme c’est le cas dans certaines communes dans le Sud de la France.
Les requérants soutenaient que ces dispositions du septième alinéa portaient atteinte au principe d’égalité des citoyens devant la loi. Le Conseil constitutionnel a rejeté ce grief et jugé les dispositions contestées conformes à la Constitution.
Double langage
En juin dernier, quelques heures seulement avant l’examen de la question prioritaire de constitutionnalité, Manuel Valls, ministre de l’Intérieur et aficionado assumé, avait évoqué son « amour » pour « une culture qu’il faut préserver » au sujet de la tauromachie. Le candidat Hollande avait tenu un double langage au sujet de la tauromachie, évoquant tour à tour l’aspect cruel de ce spectacle, tout en évitant soigneusement de se prononcer sur le fond, la question étant trop sensible.
La corrida est une forme de course de taureaux qui prend la forme d’un combat ritualisé à l’issue duquel le taureau est mis à mort. La corrida est aujourd’hui pratiquée en Espagne, dans le Midi de la France, mais aussi au Portugal et dans certains États d’Amérique latine comme notamment au Mexique.
C’est une défaite pour les associations anti-corrida, comme le « Comité radicalement anti-corrida Europe », mobilisé depuis des années pour lutter contre ce spectacle. Créé en 1991, le CRAC défend l’interdiction pure et simple d’un « combat joué d’avance » qui n’est pas autre chose d’une « torture ».
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