Première leçon du procès en cassation de l’affaire du naufrage de l’Erika, ou simple coïncidence ? Le PDG de Total, Christophe de Margerie s’inquiète aujourd’hui des risques de marée noire liés à l’exploitation de pétrole dans les eaux arctiques. « Un désastre » qui pourrait nuire à « l’image de la compagnie« .
Au lendemain du jugement de la Cour de cassation dans l’affaire de l’Erika, jugement qui confirme la responsabilité de Total dans le naufrage, Christophe de Margerie, PDG du groupe pétrolier tricolore, confiait au Financial Times hier, que l’exploitation de pétrole dans les eaux de l’Arctique révèlerait du « désastre« . « Du pétrole sur le Groenland, ce serait un désastre. Une fuite causerait trop de dommages à l’image de la compagnie« , explique-t-il dans le quotidien britannique.
Le groupe n’est toutefois pas opposé à l’exploitation du gaz dans cette région, une fuite de gaz étant plus facile à traiter qu’une fuite de pétrole. Total participe d’ailleurs activement à l’exploitation de champs gaziers en Arctique, comme celui de Shtokman, dans la mer de Barentz.
Une annonce bien accueillie
Alors, le PDG tirerait-il les conclusions des erreurs passées ou s’agit-il de redorer une image entachée par le naufrage de l’Erika ? Dans tous les cas, une telle annonce n’est pas sans satisfaire les organisations écologistes, Ben Ayliffen, le responsable de la campagne Arctique de Greenpeace en tête. « Le reste de l’industrie pétrolière devrait tenir compte de cet avertissement » confiait-il à la suite de l’article du Financial Times.
Le jeu ne semble pas en valoir la chandelle puisque Total n’est pas le seul à émettre des doutes sur le bienfondé d’une exploitation pétrolière en Arctique. En effet, le néerlandais Shell avait déjà annoncé le 17 septembre dernier le report de ses forages en Alaska, tout comme le géant russe Gazprom, qui, pour des raisons de sécurité, a repoussé l’exploitation d’un champ de pétrole en Arctique russe.
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